Chambre 12 : Mikhäil Avdei & ?????

Comme toutes les autres, cette chambre possède deux lits séparés. Sur l'un des deux, se trouvent toutes les affaires de Mikhäil . Lorsque son colacataire arrivera, les affaires de ce dernier "apparaitront" sur son lit (de son colocataire, lol).

Les murs sont blancs, sans aucune décoration. Il en est de même pour les étagères et les armoires. C'est aux étudiants qui occupent cette chambre à décorer la chambre comme ils le veulent et à se partager les armoires...

C'est le début de la cohabitation

(Edit de joey : J'ai corrigé le nom ^^ )

(edit d'erwi: disolééééé ><)

( bouuu , po Auralyan … Muriel !!! ^^ )

Muriel entra dans la chambre. Il auparavant fait très attention à ne pas se tomber sur une mauvaise chambre. Il poussa la porte tranquillement, se demandant que pouvait contenir la pièce, mais elle avait l’air plus que normale.

Son lit était apparemment celui qui portait ses affaires… des simples affaires. Une petite valise à moitié remplie. Il ne c’était pas rappeler avoir la moindre affaire en fait, cela l’étonna de voir cette valise, même si elle n’était que peu remplit.
La femme lui avait dit qu’il allait avoir un colocataire… Muriel voyait mal cette arrivée… qu’el genre de personne cela pouvait être ?

Muriel ouvrit la vielle male, il vit des vieux vêtements… des photos en noir et blanc… des objets… Le démon se leva de son lit brutalement et frappa dans la valise qui tomba au sol déversant tout son contenu. Voir ça lui avait apparemment pas fait très plaisir. Il marcha d’un pas furieux vers la porte et celle-ci claqua derrière lui.

[=> Forêt]

[<= Salle de musique]

Muriel avait parcourut tout le couloir, il avait espéré un moment que en passant devant les autres chambres Auralyan manifesterait un petit signe, lui montrant que sa chambre était ici, mais il n’en fit malheureusement rien. Ils ne croisèrent personne non plus, si cela n’est un garçon qui semblait plus jeune, mais Muriel passât devant lui, ne lui adressant même pas un salut.

Enfin, ils arrivèrent devant la porte, le numéro 12 trônait fièrement sur la porte. Muriel savait que quand il entrerait, il trouverait sans aucun doute sa valise, ses affaires éparpillées sur le sol, ou encore, un colocataire… non, pourtant la femme de l’administration lui avait bien dit, mais en se moment, l’Anglais ne voulait pas se retrouver avec un colocataire.
Il poussa son pied contre sa porte et celle-ci tourna sur elle-même, il ne l’avait apparemment pas bien fermé en quittant précipitamment sa chambre plus tôt.

Il entra dans la pièce, en effet, la valise était toujours là, des partitions, des villes photos et des très anciennes affaires jonchaient sur le sol. Muriel s’avança, il tapa silencieusement dans sa valise qui glissa plus loin vers le second lit. Il s’avança, se penchât et posa en douceur le Norvégien sur les draps frais. Ne perdant pas son temps, le démon se retourna directement, ramassa se qui traînait sur le sol et se dirigea vers la porte, la fermant et laissant tomber les documents qu’il avait en main, dans la poubelle par la même occasion. Il n’en avait plus rien à faire de tout ça. Ca appartenait à un passé loin, il n’y voyait plus d’intérêt. Enfin, c’est ce qui se disait maintenant, il n’avait pas pensé quelques heures plus tôt.

Muriel se retourna et marcha lentement vers le lit, il s’assit au pied de celui-ci et regarda Auralyan. Sa main s’éleva vers ce dernier et s’arrêta sur sa joue.

~ C’est plus calme ici. Vous, vous sentez mieux ?

Il aurait voulut lui dire quelque chose comme "tu ne veux absolument pas me dire se qui te tracasse ?" ou encore "tu na rien à me caché tu sais." Mais il ne voulait pas qu’il se montre encore comme quand ils étaient là bas. De plus, Muriel se forçait d’un côté à le vouvoyer, il se sentait moins attaché à lui du coup, il se sentait… moins impliqué. Il ce forçait car, cela faisait un moment qu’il avait décidé de laisser tomber certaines de ces manières d’autres fois, comme celle-ci.

Durant tout le trajet, l’esprit du jeune Auralyan s’en était allé vagabonder très loin de son corps. Il était dans un semi-sommeil : son esprit était déconnecté de la réalité, mais toujours bien éveillé. Si bien que si ses paupières s’étaient soulevées, on lui aurait vu ce même regard vide et divagant qu’il avait eut précédemment. Mais il garda les yeux obstinément fermés, se laissant bercer par le pas de Muriel. Voilà pourquoi il n’avait pas d’ailleurs pas reagit lorsqu’ils passèrent en coup de vent dedans sa chambre. De toute façon, le numéro lui était totalement sorti de l’esprit. Lorsqu’il était à l’administration, il s’était hâté de filer, trop mal à l’aise en présence de tout ce monde, et par ce fait, il n’avait pas prêté un oreille suffisamment attentive aux dires de la secrétaire.

Il resta dans cet etat léthargique durant tout le chemin. On aurait presque put croire qu’il avait été drogué tant il semblait mou, presque dépourvu de vie. Une coquille vide. Il n’avait d’ailleurs aucunement reagi depuis que Muriel l’avait prit dans ses bras. Pas plus à sa remarque sur la fatigue que lorsque sa main se glissa dans ses cheveux.
Il était en effet extrêmement fatigué. Mentalement fatigué. Mais voilà bien longtemps que l’insomnie le rongeait. Et de toute façon, il était hors de question qu’il ne laisse son âme s’éteindre en présence de Muriel, desfois que Cyric ne revienne à l’attaque.

Il sentit alors qu’on le déposait en douceur sur une surface molle et confortable. Ceci acheva de le sortir de son état de semi-somnolence, et il rouvrit ses yeux cyans, qui brillaient à nouveau d’une lueur vivace. Il observa Muriel s’adonnait au rangement des lieux –curieuse manière de ranger que de tout mettre à la corbeille d’ailleurs. Il n’esquissa pas le moindre mouvement, comme si un rien l’aurait épuisé, mais ses yeux ne quittèrent pas un instant l’Anglais du regard, l’observa,t mener à bien sa tâche d’un œil curieux.

Il avait l’esprit encore quelque peu embrouillé par la brûmes du sommeil qu’il n’avait pas eut. Il sentait son corps engourdi, sa tête se faisant lourde, et il se serait volontiers endormi s’il en était capable –et s’il n’avait pas peur de faire du mal à Muriel dans son sommeil. Ses doigts se refermèrent lentement sur les plis du draps du lit, comme s’ils avaient sans cesse besoin de quelque chose à serrer. Son compagnon cessa finalement de s’agiter, venant s’asseoir au bord du lit où reposait le corps du Norvégien. Les yeux d’Auralyan, en même temps que les mouvements de Muriel, se stoppèrent, s’arrêtant sur le visage de son vis-à-vis.
Cette fois-ci, il n’eut pas de réaction excessivement impulsive lorsque le jeune homme déposa sa main sur sa joue. Il n’eut d’ailleurs aucune réaction, se contentant de fermer les yeux, un léger frisson venant lui secouer l’échine, n’étant plus habitué aux contacts humains.

« Où sommes nous ? »

murmura-t-il, car dans sa semie-conscience, il n’avait pas réellement suivi leur itinéraire, et à vue d’œil, il ne s’agissait pas de sa chambre. Celle de Muriel alors ? Oui, sans doute…
Il rouvrit lentement les yeux, et esquissa un petit signe de tête en réponse à la question de l’Anglais.

« Oui… merci beaucoup »

chuchota-t-il simplement. D’un geste lent, il tira un peu sur la manche de sa chemise pour qu’elle ne recouvre entièrement sa main, et s’en servit pour essuyer les dégats causés par les larmes sur son visage.
Il reprit peu à peu ses esprits, et un fait lui vint en tête, auquel il n’avait pas prêté attention jusqu’ici –sans doute trop occupé à lutter contre les assauts Cyriciens.
A la base, n’était-ce pas Muriel qui voulait se rendre à la salle de musique ? Finalement, ils n’y étaient restés que quelques minutes, puisqu’une fois de plus, Auralyan avait fait des siennes.
Le teint blanc maladif du jeune homme se transforma en une jolie couleur rosée en réalisant qu’il avait sans doute gâcher les plans de son compagnon avec sa crise de folie.

« Je euh… vous n’étiez pas venu pour jouer de la musique ? »

dit-il doucement d’un air confus. Et ce n’était pas tout, non content de l’avoir en quelque sorte forcé à quitter la salle, voilà qu’il occupait maintenant la chambre du jeune homme. Il faisait fort le bonhomme pour sa première journée ici….

Quoiqu’il en soit, pendant que Muriel hésitait silencieusement à lui demander de parler un peu plus de ce qu’on pourrait appeler joliment « son trouble », Auralyan de son côté était en train d’analyser chaque élément de la situation pour essayer de déterminer si oui ou non l’Anglais lui voulait du mal, et si oui ou non il pouvait lui en dire plus. Mais non ! Quelle question, pourquoi se demandait-il encore cela alors qu’il savait pertinemment qu’il ne devait en parler à personne.
Les yeux baissés sur ses doigts accrochés au drap, ses sempiternelles mèches blanches toujours éparpillées n’importe comment sur son visage, il resta donc plongé dans ses méditations sans reussir à aboutir à une décision fixe.

Laissant toujours la main frôler sa joue sans opposition, son regard se posa un bref instant sur la main blessée de Muriel, avant de se reposer sur ses doigts crispés sur les plis du drap.

« Je ne connais même pas ma chambre… »

chuchota le jeune homme d’un air absent. Il devrait certainement repasser à la reception redemander le numero de sa chambre s’il ne voulait pas dormir dehors –quoique ça ne l’aurait pas dérangé… Mais il doutait qu’on le laisse reellement passer ses nuits dehors.

Quoiqu’il en soit, il fut rassuré de savoir qu’il n’avait en rien contrarié les projets de Muriel.
Apparemment, ce dernier également n’aimait pas jouer devant un public, ce qu’Auralyan pouvait tout à fait comprendre, lui-même n’était pas certain d’en être capable après tout.
Mais comme le Norvégien était atteint d’un manque cruel de confiance en soit, ça ne suffirait certainement pas à la rassurer quant à la gêne qu’il pouvait occasionner.

« Ca ne vous gêne pas que je reste ici… ? »

glissa-t-il presque timidement. Non parce qu’à la base Muriel voulait l’emmener dans sa propre chambre, et voilà qu’il avait dû l’emmener dans la sienne. Mais comme l’avait signalé le Norvégien, il ne connaissait pas sa chambre, et il ne se sentait pas réellement en état de se mouvoir pour l’instant. Si son esprit était éveillé, son corps restait encore assez lourd voir flasque. Il ressemblait un peu à un chaton, ainsi allongé, pour un peu on l’aurait entendu ronronner sous les caresses que prodiguait à sa joue la main de l’Akuma.
Il retombait dans un semi-sommeil lorsque la voix de Muriel l’en tira.

Toujours allongé et immobile, Auralyan lança un regard innocemment interrogateur à Muriel. Il n’allait pas attendre pour se décider à quoi au juste ? Ah que c’est beau l’insouciance. Mais pour tout dire, le jeune Norvégien était dans un tel état de fatigue qu’il avait du mal à rester totalement concentré, et il n’avait pas suivi le cheminement de la pensée de Muriel. A se demander comment, après tout ce qu’il avait vécu, il faisait pour conserver une telle naiveté…

Il ne réagit toujours pas malgré la proximité croissante du visage de son compagnon et du sien, se contentant de garder ses yeux cyans fixés sur les siens. Jusqu’à ce que finalement son vis-à-vis ne close ses paupières, son visage se faisant d’une douceur sans pareille. Et tout semblait se dérouler comme dans un film au ralenti dont Auralyan aurait été le spectateur. Il sentit finalement une main se glisser dans sa tignasse enneigée, et l’instant d’après, ses lèvres se trouvèrent soudées à celle de Muriel.

Pendant un court instant, le jeune homme se surprit à apprécier ce contact doux et sensuel. Il lui fallut tout d’abord le temps d’assimiler ce qui lui arrivait. Une fois que ce fut fait, il lui fallut le temps de comprendre réellement la situation. Et durant ce court moment, le jeune homme laissa Muriel s’emparer de ses lèvres sans aucune résistance, se laissant submerger par la tendresse de son compagnon.
Un très court instant…
Le message d’alarme ne tarda pas à sonner dans son esprit.
Les yeux du Norvégien s’ouvrirent subitement, et délicatement, il se déroba au baiser de Muriel, se reculant quelque peu, les joues à nouveau teintées d’une couleur rosée. Il baissa les yeux avant de murmurer du bout des lèvres un petit « désolé ».

Il s’était rappelé, mais un peu tard, que Cyric veillait toujours en lui et qu’il devait éviter ce genre de contact au risque d’éveiller la curiosité de l’esprit malveillant qui sommeillait en lui…
Mais ça, une fois de plus, il ne pouvait pas l’expliquer à Muriel.

Auralyan fut surpris de voir le visage de Muriel se teinter également d’une adorable couleur rouge. Il semblait soudainement dans la même situation de gêne que le jeune Norvégien qui, toujours allongé sous l’Anglais, ne savait plus où poser son regard.
Il essayait vaguement de reprendre contenance, et de retrouver une couleur de peau normale.
En entendant les dires de Muriel, il eut envie de protester vivement, mais rien ne sortit de sa gorge. Il se contenta donc de décrisper ses doigts des plis du drap, pour venir tripoter nerveusement une mèche de cheveux blanc qui trainnait sur son visage.
Il sentit le malaise s’accroitre et sa poitrine se serrer lorsque son compagnon poursuivit en lui avouant qu’il avait apprécié la situation. Le jeune akuma aurait voulu lui répondre pareillement, mais il en était bien incapable. En vérité, il était complètement bouleversé par les sentiments assez inconnus qui affluaient en lui, c’en était effrayant.
Il le vit finalement fermer les yeux avec un certain agacement, ce qui le décida finalement à desceller ses lèvres.

« Ce n’est pas que je n’ai pas apprécié.. »

chuchota-t-il , les yeux et le visage baissés, reprenant la phrase de Muriel, sans pour autant développer.

Il réfléchit un instant à la meilleure façon de lui expliquer son recul. Il pouvait toujours dire qu’il n’avait jamais ressenti ça pour personne, ce qui n’était d’ailleurs pas tout à fait faux.
Mais non, il en avait assez de mentir…
Il était peut être temps d’en révéler un peu plus à Muriel au sujet d’Auralyan.

« Tu sais je….je ne suis pas la personne que tu crois… »

bafouilla-t-il d’un air confus. Muriel ne connaissait en fin de compte rien de lui. Et inversement il ne connaissait pas non plus grand-chose sur son compagnon. Mais en même temps, il n’y avait pas 36 000 personnes sortant d’un hopital psychiatrique pour avoir commis plusieurs meurtres et prétendant se faire habiter par un esprit malfaisant… En vérité, Auralyan doutait qu’il ne rencontre quelqu’un de réellement pire que lui, c’est pourquoi les vérités des autres ne lui faisaient plus peur…

Il inspira un grand coup, semblant chercher les meilleurs mots pour essayer d’expliquer sa situation à Muriel. Il baissa les yeux, d’un air honteux. Non, ce n’était plus de la honte, c’était la peur. La peur de la réaction de l’Anglais. Il savait qu’il risquait gros à révéler ainsi son « petit trouble », mais il ne voulait plus mentir au jeune homme. Et il voulait que ce dernier connaisse la vérité sur lui. Il se redressa légèrement, tentant de s’éloigner quelque peu de la portée de Muriel, car il craignait sa réaction.

« Je… » commença-t-il cherchant les meilleurs mots pour l’expliquer. Auralyan n’était pas très doué pour cela. La seule fois où il avait eut à raconter ceci, il y avait été en toute franchise, sans mâcher ses mots, mais le résultat n’avait pas été très positif puisque quelques heures plus tard il se trouvait dans une cellule.

« Je ne suis pas…seul »

chuchota-t-il finalement, sans réellement réaliser que sa phrase pouvait porter à confusion, et qu’elle semblait plus exprimer une autre relation plutôt que l’existence de Cyric.
Le regard toujours aussi fuyant, sa voix devenant de moins en moins audible comme s’il avait honte de ce qu’il disait, il se décida à poursuivre.

« Il y a quelqu’un d’autre… »

Ses phrases s’enchainnaient et il semblerait de plus en plus que le jeune Norvégien parle d’une autre histoire, mais il était trop absorbé par ses réflexions pour s’en rendre compte.
Il sembla un instant complètement perdu, à nouveaux ailleurs, comme s’il hésitait à poursuivre ses explications ou bien à continuer.
Il releva assez subitement son regard bleu-vert vers Muriel qui était toujours penché au dessus de lui, ses yeux trahissant un certain malaise, voir même une frayeur.

« Muriel…. Promets-moi avant….de… »

commença-t-il sans noter qu’il était passé au tutoiement, comme si ce simple baiser avait pu briser en quelque sorte une barrière entre eux deux.

« …de ne pas me traiter de fou… »

acheva-t-il dans un souffle. Il savait qu’il ne supporterait pas une fois encore d’entendre cette appellation, encore moins dans la bouche de Muriel. Il savait qu’il ne serait pas capable de s’expliquer sans avoir la certitude qu’on ne le traiterait plus ainsi, comme un cinglé, un attardé.

Le Norvégien releva doucement les yeux vers son compagnon.
Une fois de plus il croisa ce regard d’un bleu si pâle qu’il semblait glacial. Glacial pour qui ne savait pas y regarder du moins, car Auralyan ne lisait que de la douceur dans ces yeux clairs. Une douceur qu’il ne supportait pas, une douceur qu’il ne voulait pas voir. Il ne voulait surtout pas s’attacher à Muriel, si c’était pour lui faire du mal par la suite. Seulement voilà, il était peut être trop tard pour ne pas s’attacher… Il restait à espérer qu’une fois qu’il aurait expliquer plus en détail la situation à Muriel, celui-ci comprendrait le danger de fréquenter Auralyan, et qu’il partirait de lui-même, sans qu’Auralyan n’ait à le faire –parce qu’il n’était pas sur de pouvoir le faire…

Comment penser que Muriel dirait ça ? Eh bien…certainement parce que fou, Auralyan l’était en parti. Bien sur, il l’ignorait, un fou ignore toujours l’être… Mais avant tout, c’était parce qu’on le lui avait tant répété qu’il était persuadé que Muriel réagirait pareillement aux autres…
Mais l’entendre dire qu’il ne le traiterait jamais ainsi, c’était comme lui mettre du baume au cœur, et ça l’encourageait un peu plus à se confier à Muriel. Il n’avait plus jamais parlé de cela à personne depuis que le psy l’avait en quelque sorte…obligé à se livrer. Mais là, il avait confiance, et plus que tout, il voulait prévenir son compagnon pour le protéger.

Il laissa Muriel s’installait plus confortablement à ses côtés, avant de rouler à son tour sur le côté, pour se retrouver face à l’Anglais qui l’observait…en souriant. Le Norvégien de son côté n’avait absolument aucune envie de sourire. Cette situation l’attristait plus qu’autre chose parce qu’il savait qu’il était condamné à trainer ce boulet (cyric donc) tout seul, et que personne d’autre ne pouvait l’aider dans cette tâche sans mettre en danger sa propre vie.
Il inspira doucement, avant de reprendre la parole, toujours de cette vois étouffée.

« En fait il y a un… euh »

commença-t-il, et dés ses premiers mots, son regard se refit fuyant, comme si cela le gênait de parler de cela. C’était le cas d’ailleurs car, malgré la promesse de Muriel, les expressions horrifiées des gens et les exclamations « il est fou ! » repassaient en boucle dans son esprit.

« Il y a un esprit qui habite mon corps… »

chuchota-t-il finalement, le visage plus sombre et douloureux que jamais.
Il marqua une très courte pause, laissant à Muriel le temps de « digérer » l’information, et peut être de réagir.

« Il me parle assez souvent… »

ajouta-t-il la mine dépitée. Tiens, puisqu’on parlait du bourreau d’Auralyan, voilà un petit temps qu’il ne s’était pas manifesté. Le Norvégien devait-il s’en réjouir, ou au contraire était-ce à redouter ? quoiqu’il en soit, depuis qu’il était dans la chambre de Muriel, il avait enfin put laisser son esprit se reposer.

« C’est pour cela que j’ai souvent des euh…des crises »

murmura-t-il en se rappelant toutes les fois où il s’était déjà donné en spectacle devant Muriel. Le jeune homme à la chevelure neigeuse se demandait d’ailleurs comment ce dernier faisait pour ne pas le prendre pour un détraqué… Mais ça n’était pas lui qui allait s’en plaindre, pour une fois qu’on le considérait comme un personne et non comme « un dément ».
Il trouva finalement la force de relever les yeux vers Muriel, pour soutenir ce regard qu’il avait tant de mal à fixer.

« Eh il a déjà plusieurs fois pris possession de mon corps pour….tuer des gens »

Voilà, il était là le véritable problème. Et elle était là, la raison qui avait forcé Auralyan à repousser Muriel juste auparavant.

( Désoléééé ! Mon dernier message était pourri ! T_T )

Peut à peut que Auralyan continuait son récit, le sourire sur le visage de l’anglais disparut, mais il n’en allât pas jusqu’à rejeter Auralyan. Il comprenait un peut mieux du coup. Il ne savait pas quoi dire. Ses yeux se perdirent plus loin, évitant une nouvelle fois de croisé le regard de son compagnon.

~ Je ne me permettrais pas de juger si ce que tu me dit et vrai, ou pas. Et je ne vais pas non plus te qualifier de "fou" car… moi aussi j’ai t… Oh et puis tu n’as pas à t’inquiéter, c’est tout !

Il se retourna sur lui-même, tournant le dos à Auralyan. Il en avait marre de le regarder comme ça, pourquoi il fondait à chaque fois qu’il le fixait ? Oooh mais il était tellement craquant.
Mais on aurait tout de même dit que Muriel était gêné par la révélation de son compagnon.

~ Je voulait dire en fait que, on est pas des anges - heu... c'est le cas en plus...- .. enfin bref... je veux dire que tu n'est pas le seul qui à des complications, tu n’as pas besoin d'en faire toute histoire. Je t'assure.

Il se redressa, assit sur le bord du lit, il regardait le sol, sans vraiment de but, il réfléchissait tout simplement.

~ Si tu veux, je peux te dire aussi des choses sur moi... pour que tu te sente moins embarrassé, peut être.

Il se mordit la lèvre, de toute façon Auralyan ne le voyait pas. Mais sur le coup, Muriel ne savait pas quoi faire. Il se sentait idiot, il ne trouvait pas les mots et en plus il ne savait rien à comment réagir face à cette nouvelle.
Un esprit qui l'habitait... qui lui parlait... il avait entendu tout ce que lui avait dit Muriel ?...mer*** alors. >.<
En y réfléchissant, Muriel se disait que s'il lui arrivait la même chose, il aurait sûrement des réactions proches de celles du Norvégien. Ça le soulageait, si il avait ses crises, c'était seulement car cet "esprit" le dérangeait, il ne le faisait pas de son plein gré... enfin, presque.

( je sais, Mumu à des réactions un peut débiles… mais z’aime ça ! …Mouahaha )

[Loul, pas grave, suis habituée aux reactions bizarres avec Auralyan Pis c'est chou ]

Voilà, c’était chose faite, il avait tout raconté à Muriel. Enfin, presque tout, il lui avait évité les petits détails sans intérêt –enfin sans intérêt pour les autres.
Il essaya vaguement de comprendre ce qu’essayait de dire l’Anglais, mais il eut du mal à comprendre l’exactitude du message. Peu importe, l’essentiel était qu’il ne le jugeait pas, or, voilà bien longtemps qu’Auralyan n’avait pas eut droit à un regard autre que le dégout ou la pitié.
Il fut un peu surpris de voir le jeune homme à ses côtés se retourner assez subitement. Mais la surprise fut rapidement remplacée par un sentiment de soulagement. Finalement, son récit avait eut l’effet escompté, puisque Muriel semblait avoir compris la situation et se détournait du jeune homme. En même temps que ce soulagement, il sentit également son cœur se serrer, mais il décida d’ignorer ce dernier fait. Après tout, n’était-ce pas lui qui cherchait à provoquer ceci ?

La suite des dires de l’Anglais l’amena à froncer les sourcils. Pas le seul à avoir des complications ? Non, certes, mais en même temps, les schizophrènes ne courraient pas les rues. Bien sur, il ignorait que l’existence de Cyric n’était que le fait de son imagination, mais il était certain que l’on ne rencontrait pas quelqu’un « habité par un esprit » tous les jours….
Il lui disait de ne pas en faire toute une histoire… Mais COMMENT ne pas en faire toute une histoire ? Il avait tué toute sa famille. Il avait tué Erno. Il l’avait mené à l’hopital psychiatrique. Il voulait le forcer à commettre d’autres horreurs. Il le rendait fou, avec sa petite voix nasillarde qui grinçait sans cesse dans sa tête…
Malgré lui, Auralyan sentit d’autres larmes perler au coin de ses yeux. Il ferma les yeux, dans l’espoir d’empêcher l’eau de franchir cette barrière, ce qui, bien entendu, échoua.

« Mais je ne peux pas ne pas en faire toute une histoire… »

gémit-il d’une voix qui trahissait sans doute un peu trop ses sanglots. Il toussota légèrement, pour chasser ce tremblot dans sa voix.

« Il est là, toujours, tout le temps, et il me repete de…de tuer….de faire du....du mal »

continua-t-il d’une voix de plus en plus tremblante, comme s’il menaçait de refaire une crise l’instant d’après. Mais Cyric n’était pas là, Auralyan était bel et bien seul, seulement, le simple fait de songer à lui le replongeait dans un malaise.
Il garda les yeux obstinément clos, le temps de reprendre son calme, en prenant de lentes et profondes respirations. Il sentit alors un poids s’ôter du lit, et, ouvrant les yeux, il vit que Muriel s’était redressé.

Auralyan de son côté resta allongé. De toute façon, il était bien incapable de se redresser, il n’avait dans l’absolu aucune force, et il se sentait toujours aussi lourd. A force de ne dormir que très peu, voir pas du tout, le corps finit toujours par en pâtir, il l’aurait appris à ses dépends… Il se contenta donc d’observer le dos du Muriel –sisi c’est fascinant ^^- puisque c’était la seule chose que l’Anglais l’autorisait à voir.
Du fin fond de ses pensées, il entendit les dires de son compagnon. Qu’il se sente moins embarrassé ? Aucune chance…mais ça partait d’une bonne intention.

« Seulement si tu en as envie… »

chuchota-t-il pour toute réponse. Il n’allait pas non plus le forcer à sortir ses quatre vérités juste pour qu’il soit moins gêné –d’autant plus qu’il doutait honnêtement de son efficacité. Bien sur qu'il était curieux d'en connaitre plus sur Muriel, bien sur qu'il voulait en apprendre un peu plus sur le jeune homme... Mais il serait toujours embarrassé tant qu’il saurait qu’un esprit psychopathe sommeillait tranquillement en lui, menaçant de se réveiller et de tuer Muriel à tout moment.
Tout était toujours tellement compliqué avec Auralyan...

Muriel avait envie de se martyriser lui-même. Il avait fait une gaffe, il ne voulait pas dire ça, enfin, il ne voulait pas qu’Auralyan le prenne comme ça. Que-ce qu’il pouvait être nul parfois quand il s’y mettait, pensait Muriel tout au fond de son être.
Il tourna la tête vers Auralyan pour s’excuser, ou plutôt "essayer" quand il vit les yeux d’Auralyan remplis de cette lueur triste.

* Arrête… tu sais pas comme c’est dur de te voir ainsi. *

Il allait parler, ses lèvres s’entrouvrinrent mais il finit par retourner sa tête sans dire quoi que ce soit de réconfortant. Il était vraiment perdu et Auralyan ne lui donnait pas d’indices pour savoir que faire face à cette situation. Mais bien sûr, Muriel avait toujours cette expression froide et sûr de lui, alors pourquoi l’aider..

~ J’suis trop bête, laisse tomber.

Comment il pouvait lui demander de ne pas en faire toute une histoire. La fatigue sûrement, qui le rendait si idiot sur le moment >.<.
Il baissa la tête, ses longs cheveux noirs tapissaient son dos et d’autres mèches encadraient son visage, pendant au dessus du vide et se déposant, pour les plus grandes, sur ses cuisses.

Il aurait mieux fait de ne pas lui proposer de lui parler de lui. A côté d’Auralyan, sa vie n’était rien. Il n’enviait pas Auralyan, même si ce garçon était d’une beauté rare et d’une pureté incomparable et même s’il ne le voyait pas lui-même, Muriel ne l’enviait pas. Car il n’aurait pas supporté que quelqu’un "habite en lui", alors il ne pouvait pas lui dire " de ne pas en faire toute une histoire".

~ Pardonne moi. Tu es venu pour te reposer.

Il se leva complètement du lit et se retourna vers le Norvégien. Il regarda les draps et lui fit un signe de tête comme quoi il pouvait les utiliser s’il le souhaitait.

~ Je te laisse mon lit.

Il se dirigea vers le lit voisin, celui censé appartenir à son « colocataire » qui était bien en retard, ou pas mort encore () et dans geste, un de ses gestes aussi légers que raffinés, il saisit la couverture de ce lit et la traîna jusqu’à un fauteuil disposé à égale distance des deux lit. Il y installa la couverture et s’assit par la suite dans le fauteuil, s’enroulant dans la chaude et grande couverture.
Il n’avait pas envie de parler plus de cette histoire. Il avait bien comprit Auralyan, mais il ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. Des questions que lui seul connaîtrait, car jamais il ne les poserait à Auralyan, jamais il ne pourrait le faire, de peur de revoir à nouveau ce regard larmoyant et irrésistible sur le visage de son compagnon.

Ses yeux bleus fixèrent un moment le jeune homme avant de se détourner de celui-ci et de remonter un peu plus sa couverture jusqu’à quelle aille recouvrir ses lèvre et le bout de son nez, les cachant de tout regard, donnant l’impression qu’il c’était mit à les réchauffés*.
En y repensant, Muriel se disait, que logiquement, il serait sans doute resté dans le lit aux côtés de Auralyan, mais finalement, il ne l’avait pas fait. Peut être en ses plusieurs centaines d’années, avait-il un peut grandit, qu’il était devenu plus responsable.
Il ne voulait pas qu’Auralyan … aussi…
Muriel avait remarqué avec le temps que tous les êtres qui lui étaient chers, disparaissaient, d’une manière ou d’une autre. Par "disparaître" il voulait bien entendu dire, "mourir". Il ne voulait pas non plus être tenté par Auralyan, car Muriel faisait toujours - malgré qu’il asseyait de se retenir – acte de vampirisme. Une sorte de folie aussi, pourrait on dire, le goût pour le sang, pour la chair… mais il fallait s’avouer que cela faisait longtemps qu’il n’avait plus touché à quelqu’un pour ça… qu’il n’avait plus tué pour ça. Quelques années, quelques années dans plusieurs centaines d’années… ce n’est rien.

( tadamm … me apprend plus sur Mumu ! ^^ )
[*= c’est moi qui est froid alors sa compte pour mumu :p ]

« Non tu n’es pas bête »

chuchota-t-il pour toute réponse à son compagnon. Il n’était pas bête. C’était Auralyan qui était bête, à toujours ressentir le besoin de verser des larmes pour un oui et pour un non. Un geste tellement inutile, mais qu’il n’arrivait pas à maitriser. Il avait un mal fou à maitriser ses émotions, et celles-ci sortaient spontanément. Il ne savait pas fermer son visage pour le rendre impassible, il ne savait pas réprimer ses sourires, pour le peu qu’il en avait, il ne savait pas interdire à ses larmes de couler. Parfois, il aurait préféré. Combien de fois avait-il pleuré déjà aujourd’hui devant Muriel ? Une, deux, trois fois ? Peut être plus… il était tout simplement pittoyable, ou du moins, c’est ainsi qu’il se voyait.
Une nouvelle fois perdue dans ses pensées, les yeux fixant le magnifique noir des cheveux de Muriel, il sentit à nouveau un poids s’ôter du lit. Et reprenant ses esprits, il comprit alors que ce n’était autre que Muriel qui se relevait.

Une partie d’Auralyan préférait laisser les choses telles qu’elles étaient, puisque, au fond, c’est lui qui les avait amenées ainsi. La partie raisonnable dirons-nous –car si dérangé qu’il fût, il lui restait encore de la raison. L’autre partie aurait au contraire voulu réagir, avoir un geste pour Muriel, faire quelque chose, n’importe quoi, mais ne pas rester inerte sur ce lit à subir la situation en silence. La partie sentimentale comme on pourrait l’appeler. LA partie qui faisait qu’il ne se sentait pas bien du tout à cet instant ci…

Auralyan ignorait bien sur tout des penchants… « vampiriques » de Muriel. Comment l’aurait-il deviné ? Bien sur, la blessure que s’était mystérieusement infligée le jeune homme juste auparavant aurait put le mettre sur la voie, mais Auralyan n’avait pas pour habitude de voir le mal partout –sauf chez lui en fait- et son esprit n’avait pas lié tous les éléments pour arriver à telle conclusion. Et si, chez le jeune homme à la chevelure enneigée, son comportement laissait deviner quelques troubles psychologiques, rien n’indiquait cette attirance du sang chez Muriel, et comme il n’en parlait pas… Pour lui, Muriel venait de se lever, point final. Peut être par lassitude, peut être pour se défouler les jambes, et une multitude d’autres peut-être.
Les yeux bleu-verts du jeune homme ne le quittèrent pas un instant des yeux tandis qu’il s’affairait à se construire sa « niche ». L’instant d’après, il était installé dans un fauteuil, emmitouflé dans une couverture, et il semblait parti dans ses pensées…

Au pris d’un effort surhumain….euh, non, minute, « sur-akumien » plutôt, il parvint à se redresser du lit. Il sentait sa tête qui tournait légèrement, songeant que finalement, se lever n’était pas une si bonne idée. D’une main, il prit appui sur le mur contre lequel reposait le lit, pour ne rien laisser paraître de sa faiblesse. La tension qui régnait dans l’air l’insupportait. Ou plutôt, c’était sa non-réaction qui l’insupportait. Mais les rapports humains –enfin akumiens -_-‘ – ça n’était pas son fort au petit Norvégien. Il était d’une maladresse absolue. Il l’avait un peu cherché, à force de s’isoler, les gens évoluaient autour de lui, tandis qu’il restait encore au stade de ses 12 ans pour ce qui était des échanges sociaux. Toujours cette timidité enfantine.
Et là encore, il ne savait pas bien quoi dire. C’est donc les joues à nouveau empourprées, toujours assis sur le lis, et lamentablement appuyé contre le mur, qu’il murmura finalement.

« Euh je… si tu veux…ton lit »

Bref, des mots qui se suivaient assez maladroitement pour former une phrase à peine compréhensible.
Mais de toute façon, il n’allait pas indéfiniment rester allongé ici, surtout qu’il savait qu’il ne dormirait pas.

« Je ne veux pas…. non plus trop abuser de ta gentillesse…enfin..je ne veux pas...trop... te gêner... »

ajouta-t-il en faisant bien sur allusion au fait que Muriel l’avait accueilli dans sa chambre, tout en s'emmêlant bien entre ses mots, naturellement. Eh oui, on avait beau lui répéter et lui rerépéter, il avait toujours la désagréable sensation de gêner, où qu’il soit, ça en devenait presque maladif. Enfin, il n’était plus à un soucis psychologique près, non ?

« Je devrais peut être rejoindre… »

…ma chambre ? Oui certes Auralyan, tu devrais, encore faut-il connaître sa chambre pour cela. Sa phrase ne trouva finalement jamais de fin, puisqu’il ne vit pas réellement ce qu’il pouvait rejoindre. La forêt ? Son point de départ ? Pourquoi pas après tout…
Il posa ses yeux sur Muriel comme s’il attendait …. Une sorte de… d’autorisation. Ou d’invitation à rester ? Aucune idée, il n’était lui-même plus très sur de ce qu’il voulait. Il avait les pensées tellement embrouillées qu’il n’arrivait plus à réfléchir clairement. Et pourtant, pour une fois, Cyric n’était pas là pour le troubler.

Muriel toujours enveloppé dans sa couverture – ou plutôt celle de son colocataire – releva les yeux vers Auralyan. Il venait à peine de remarquer qu’il c’était redressé et cela avait dû être fait avec peine car le jeune homme ne donnait toujours pas l’impression d’être au mieux de sa forme. Il avait dû le porter jusqu’ici et maintenant il entreprenait de rentrer tout seul… et où d’ailleurs ?
Muriel se leva, ne prenant même pas la peine de se débarrasser de la couverture qui traînait derrière lui comme l’aurait faire un souverain avec sa traîne. L’akuma avait finit par décider d’arrêté de se poser des questions sur cet endroit, sur ce qui l’entourait… sur comment réagir. S’il était là, s’il avait encore une vie, et s’il lui restait encore d’autres à avoir… en tout cas, celle-ci il ne la gâcherait pas bêtement. La seule chose qu’il souhaitait, c’était de voir son ami sourire. Cela faisait si longtemps qu’il ne c’était pas rapproché de quelqu’un comme ça, il ne voulait pas le perdre… il avait peur de ne plus le revoir après que celui-ci est "rejoint" il ne savait quel endroit. Peut être même s’agissait-il d’une personne. Non, égoïste il était et il le resterait, car jamais il ne laisserait Auralyan à quelqu’un d’autre, surtout pas seul face à cet "esprit".

Ses bras prirent délicatement possession d’Auralyan, le serrant contre lui, allant jusqu’à entendre son cœur, à moins que ce ne fut le sien.

~ … reste. Si tu veux, je t’aiderais à faire partir cette personne qui te hante… mais reste. Je ne peux plus supporter la solitude…

On ne su dire si ses paroles étaient sincères. Muriel avait toujours été un parfait comédien depuis tout petit, il simulait les émotions, il savait parfaitement mentir.
Il serra le jeune homme avec une toute aussi grande tendresse et de délicatesse qu’il l’avait fait quand il l’avait porté jusque ici.
Ses longs cheveux les enveloppaient presque, caressant la peau du jeune fou avec une douceur que rien ne pouvait égaler.

Muriel trouvait lui-même que cet attachement qu’il montrait envers Auralyan était rapide, cela ne faisait que peut de temps qu’ils se connaissaient. Mais même si cela n’avait peut être pas été réciproque, Muriel avait directement fondu pour ce délicat et si fragile garçon.
Muriel voulait, au fond, être là pour quelqu’un, être quelqu’un qui vive pour une personne, et trouver cette personne avec qui il voulait être et seulement pour être avec lui. Une personne qui aurait besoin de lui comme il aurait besoin de celui-ci… quelqu’un qui était différent et qui pourrait lui faire ouvrir "la boite" qui était restée trop longtemps fermée et don la clef n’attendait que cet être si particulier pour se montrer… cet être, Muriel en était sûr, c’était Auralyan… et peut être que, par la même occasion, cette clef, c’était lui.

Sur la joue de l’akuma glissa une larme, il avait toujours voulut tant de tendresse, pitié… que ce jeune homme soit celui qu’il attendait depuis si longtemps.
Muriel, trop honteux de se montrer si fébrile une fois qu’il tenait Auralyan, enfouit son visage dans les mèches blanches de son compagnon.

~ Auralyan… je voulais te dire que… je… je n’aime pas les femmes…

Il redressa son visage vers le jeune homme don le parfum le berçait. Ses yeux brillaient d’une certaine joie et ses lèvres laissaient apparaître avec difficulté un petit sourire joyeux.

~… je n’aime pas les hommes… je t’aime, toi, tout simplement.

Muriel sentait son cœur s’emballer, il n’avait jamais prononcé ce mot auparavant. Il trouvait alors son attitude profondément idiote, Auralyan allait le fuir, c’était sûr. Muriel regrettait, il aurait mieux fait de garder ça pour lui… ça passait ou ça cassait à présent.

(excuse les fautes, je suis fatiguée ! ^^; )

Toujours assis sur le lit, se retenant difficilement grace à son appui contre le mur, il fixait de ses yeux cyans son compagnon, esperant une réaction de sa part. Et il n’eut pas à attendre longtemps, puisque Muriel se releva de son propre fauteuil, entrainnant à sa suite la couverture, qu’il trainna derrière lui. Alors, doucement, il sentit les bras de Muriel l’enlacer délicatement, et le norvégien n’y opposa aucune réaction, se laissant simplement prendre contre son ami. Il l’écouta lui demander de rester, allant jusqu’à lui proposer de chasser Cyric. Il aurait voulut remercier son compagnon pour tout ce qu’il lui disait et ce qu’il faisait pour lui, mais les mots ne venaient pas…

« Mais….j’ai peur de te faire du mal… »

chuchota Auralyan d’un ton plaintif.
Délicatement, il posa à son tour ses mains dans le dos du jeune homme, les glissant jusqu’à son cou, nouant ses mains derrière la nuque de l’Anglais, laissant sa tête se nicher au creux de l’épaule de son ami. Il se sentait bien, ainsi, les bras de Muriel l’accueillaient chaleureusement, et il sentait presque protégé, caché par la longue chevelure noire de son ami, qui formait comme un rideau autour d’eux. Mais il avait peur que ces mains qui se posaient maintenant tendrement sur le cou de son compagnon, ne le frappent quelques instants plus tard. Cyric était une personne tellement imprévisible, et ça n’était certainement pas sa longue absence qui allait rassurait Auralyan, bien au contraire. Il en venait à s’inquiéter. Se pourrait-il que cet esprit qui s’était attaché à son corps lui soit devenu indispensable ? Se pourrait-il qu’il ait développé une certaine dépendance vis-à-vis de ce meurtrier terré en lui ? Pourquoi pas… Après tout, il avait été sa seule compagnie pendant de longues, très longues années. Il était peut être voué à vivre éternellement avec lui, et rien qu’avec lui, tout en le haïssant et le craignant. Non, il ne pouvait se résoudre à un tel avenir…

Auralyan était assez étonné de voir un Muriel si fragile, si délicat. Il l’avait jusqu’alors perçu comme quelqu’un de plutôt fier, il agissait toujours avec dignité, légerté, et ses mouvements respiraient la grâce. En un sens, le Norvégien avait admiré sa façon d’être, lui qui, au contraire, agissait toujours avec maladresse, par des mouvements tremblant, imprécis, indécis. L’opposé de Muriel.
Mais son compagnon venait de lui montrer une autre facette de sa personnalité, une vulnérabilité qu’on ne lui aurait certainement pas deviné, et pour le coup, c’était le Norvégien qui avait presque peur de le briser. Il n’avait pas la moindre envie de repousser son ami, mais paradoxalement, l’angoisse de le blesser, voir de le tuer, lui serrait la gorge. Il avait toujours cet étau qui lui enserrait la tête, cet étau du nom de Cyric.
Doucement, ses mains, qui étaient alors simplement posées sur la nuque de Muriel, descendirent dans son dos, pour se crisper sur les plis de la couverture dont l’Anglais ne s’était toujours pas débarrassé.

Le jeune homme n’eut pas le temps de voir l’unique larme s’échapper des yeux de l’akuma, pour venir glisser sur sa joue, car déjà celui-ci cachait son visage dans les mèches neigeuses d’Auralyan. Celui-ci le laissa faire silencieusement, resserrant inconsciemment ses maigres petits bras autour de Muriel, l’esprit turbinant toujours à toute allure pour trouver quelle était la meilleure solution. Et il savait que plus s’attarderait entre ses bras chaleureux, plus il aurait de mal à s’en détacher. Cela faisait des anénes qu'on ne lui avait pas accordé ce genre d'attentions, qu'on ne lui avait plus témoigné une telle tendresse...

Du fin fond des méandres de ses pensées, la voix de Muriel lui parvint finalement, mais il ne comprit pas réellement le sens de ses paroles.
Au même instant que l’akuma redressait sa tête, Auralyan recula légèrement la sienne, afin de voir le visage de son ami. Il lui lança un regard interrogateur, ne comprenant pas réellement le message que celui-ci voulait lui faire passer. Tout ce qu’il reçut comme indice fut un petit sourire.
Le Norvégien aurait put s’étouffer à la déclaration du jeune homme, et ses yeux s’élargirent sur le coup. L’instant d’après il les avait baissé, laissant sa tête basculer en avant, jusqu’à ce que son front ne se pose sur l’épaule de Muriel, comme si cette position était plus adéquate pour réfléchir.
Si Muriel lui, n’avait jamais prononcé ses mots, Auralyan ne les avait jamais entendu. Bien vite, son propre cœur commença à battre un peu trop vite, en concerto avec celui de son ami. Il ne savait pas comment prendre ces mots, trop de choses se bousculaient dans sa tête. Il avait peur, il était heureux, il était triste. Si bien qu’une nouvelle fois, des larmes s’échappèrent de ses yeux pour venir inonder son visage. Ses mains se crispèrent un peu plus sur la couverture dans le dos de l’Anglais, comme pour l’empêcher de partir. Mais il gardait toujours le silence.
Pourquoi avait-il dit ça ? Pourquoi lui avoir adressé ses mots ? Pourquoi avoir fait une telle chose alors qu’il venait tout juste de trouver le courage de quitter la chambre ?

« Pourquoi… »

Cette question s’était finalement échappée de ses lèvres, tellement les « pourquoi » se bousculaient dans son esprit.
Il était incapable de dire quoique ce soit d’autre de toute façon, incapable de répondre à la déclaration de Muriel, incapable de dire de parler, se contentant de verser d’autres larmes, sans pouvoir se détacher des bras de son compagnon

Auralyan fut surpris d’entendre Muriel lui dire ceci. Pourquoi se justifiait-il donc ? Le jeune homme ne lui avait rien demandé après tout… A moins que… il n’ait encore parlé à voix haute ? Oui ça devait être ça, l’Anglais avait du mal interprêté ce « pourquoi » perdu qu’il s’était en vérité adressé à lui-même. Et il n’avait toujours pas de réponse à cette question là. De toute façon, le jeune fou ne comptait plus le nombre de questions qui étaient restées sans réponse avec lui…
Il redressa son visage marqués par les sillons des larmes vers son ami, ses yeux cyans croisant à nouveau le regard glace de Muriel.

« Des choses à t’apprendre ? »

murmura-t-il surpris, entre deux petits hoquets.
Mais non, fuis-moi… Voilà ce qu’il aurait voulu lui dire, mais ces mots ne voulaient pas sortir de sa gorge. De toute façon, Muriel l’aurait-il plus fui que lors de leur première rencontre, lorsqu’Auralyan lui avait ouvertement ordonné de partir loin de lui car il pouvait être dangereux. Seulement voilà, son compagnon semblait avoir totalement oublié –volontairement ou non ?- cet aspect des sentiments qu’il pouvait avoir pour Auralyan et que réciproquement Auralyan pouvait avoir pour lui. Il avait totalement écarté le danger alors que celui-ci était plus présent que jamais. Du moins, du point de vue du petit Norvégien. Mais après tout, peut être se montait-il la tête tout seul ? Il semblait le seul à entrevoir le risque…

D’instinct, il reposa sa tête contre l’épaule de Muriel, enfouissant son visage où il le pouvait pour le « cacher », soit au creux du cou de son ami, répondant son souffle chaud à nouveau calme et régulier sur sa peau. C’était la seule chose qu’il avait trouvé à faire qui l’avait jusqu’ici apaisé –il repensé en particulier au moment où son compagnon l’avait porté jusqu’ici. Il ferma doucement les yeux, et, submergé par la fatigue, il se laissa bercé doucement par les battements de cœur de Muriel qui tambourinaient à peu près aussi vite que le sien, presque à l’unisson. Ainsi porté par la chaleur de l’Anglais, il tenta de chasser ses idées négatives –ou du moins pour l’instant- n’ayant pas la moindre envie de briser cette étreinte. Voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi bien.

Lorsque les paroles s’échappèrent des lèvres de Muriel, le Norvégien dégagea légèrement de son cou, et tourna la tête, juste assez pour entrapercevoir le visage de son compagnon.
S’y prendre mal ? Pas délicat ? Mais si. De toute façon, plus maladroit qu’Auralyan, c’était difficile…. Il avait tellement peu cottoyé la civilisation –ou plutôt, il avait cessé toute forme de communication avec les autres- qu’il s’était enfermé dans une sorte de petite bulle, que Muriel venait en quelque sorte de percé. Lorsque l’enfant sort de la bulle, il ne connaît ni les coutumes ni les mœurs de ce monde presque inconnu pour lui. Il ne savait jamais comment réagir, ne trouvait jamais les mots à dire. Alors en comparaison, le comportement de Muriel lui paraissait au contraire d’une grande douceur et délicatesse.

« Mais tu ne t’y es pas mal pris… »

chuchota-t-il d’une voix qu’on aurait presque put qualifier de timide. Il ponctua sa phrase d’un petit sourire –certes très maladroit, par manque de « pratique », mais ça ne le rendait que plus adorable en un sens- pour bien appuyer ses dires.
Puis, imitant Muriel, il referma ses yeux, retrouvant sa position initiale où, pour un peu, il se serait endormi.

Mais il fut rapidement sorti de cet etat de mi-somnolence, en sentant quelque chose se glisser sous la fine couche de tissus qu’était sa chemise. Ce quelque chose n’était autre que la main de Muriel. A ce contact, il sentit un délicat frisson lui secouer l’échine, l’obligeant à se cambrer quelque peu vers l’arrière. Etait-ce cette subtile caresse de son ami ou bien simplement le fait qu’on le touche –avec consentement- pour la première fois depuis…un petit bon bout de temps ? Aucune idée, mais ce geste provoqua une espece de petite décharge électrique dans le corps du jeune fou. Et pendant que de son côté aussi les battements de cœur s’affolaient, une nouvelle couleur pourpre vint s’emparer des joues du jeune homme. Les frissons, loin d’être satisfaits, ne cessèrent pas de se multiplier dés que la main se déplaçait quelque peu sur le dos du jeune homme. Si bien qu’on aurait presque put se demander s’il n’avait pas froid, ainsi secoué de petits tremblements. Mais il était bien loin d’avoir froid à cet instant-ci…

Vieil akuma ? Tout ce qu’il n’avait pas vu… Mais alors… Muriel viendrait d’une autre époque ? A bien y réfléchir, il était vrai que les vêtements du jeune homme n’étaient…plus très d’actualité. Il n’y avait jusqu’alors pas prêter une grande attention, mais en observant bien, plus personne ne s’habillait comme ça de nos jours…
Les gens ne venaient donc pas tous immédiatement ici après leur mort ?
Après réflexion…combien de temps s’était écoulées depuis sa propre mort ? En quelle année étions-nous sur terre ? Auralyan n’en savait rien, il avait passé son temps à errer depuis qu’il avait quitté la terre. Il vivait dans une autre dimension, passant ses journées à méditer ou à discuter avec Cyric –ce qui revenait à discuter avec soi-même donc à méditer…

« Mais euh…depuis combien de temps es-tu.. mort ? »

Il avait légèrement baissé la voix en fin de phrase, comme si évoquer la mort le gênait. En vérité, c’était simplement que parler aussi simplement d’une telle chose le dérangeait, et il ne voulait pas mettre mal à l’aise son ami. Après tout, tout le monde n’était pas comme lui, tout le monde n’avait pas choisi sa mort. Il y en avait sans doute qui regrettait leur ancienne vie. Pas Auralyan. Que pourrait-il y regretter ?
La curiosité s’empara de lui, et il eut soudain l’envie de demander à Muriel comment il était mort… Mais encore une fois, il préféra se taire ne voulant pas importuner son compagnon. Auralyan ou l’éternelle angoisse de mal agir…
Une autre question s’imposa de toute façon dans l’esprit du jeune homme, chassant temporairement l’autre.

« … Le corps ne vieillit plus une fois qu’on est ici ? »

s’étonna-t-il. Parce que si Muriel était si vieux qu’il le prétendait, d’apparence, il avait l’air plutôt jeune… Etrange…
Soit dit en passant, si le corps ne grandissait plus, ça ne pouvait qu’arranger notre petit Norvégien. Puisque son esprit était resté coincé à ses 12 ans sur certains points, il pourrait ainsi « rattraper son retard corps-mental »..
Enfin, l’autre question qui s’imposa à Auralyan fut « est-ce qu’il y avait des asiles à l’époque de Muriel » ? Chacun ses préoccupations hein…
Mais en vérité, il se demandait surtout si le jeune homme comprendrait si Auralyan lui disait qu’il avait été dans un asile, où si ce mot lui évoquait à peu près autant de chose que s’il lui parlait des ordinateurs…
Mais s’il fallait parler de « son » monde à son ami, il n’aurait aucun problème. Il parlait avec beaucoup plus de facilité lorsqu’il ne s’agissait pas de se dévoiler lui-même… Et puis, si ça pouvait faire plaisir à l’Anglais…

Une nouvelle fois, il fut tiré de ses pensées par la douce voix de son compagnon. Il ne pouvait pas changer ? Mais personne ne lui demandait de changer… Conformément à ce que pensait Muriel, Auralyan n’avait en effet pas compris le sens de cet phrase. Mais il ne s’en formalisa pas plus longtemps que ça, se laissant emporter par les douces caresses de son ami.
Il fut obligé de reculer un pied lorsque Muriel s’avança manquant de peu de tituber vers l’arrière, lui qui tenait déjà très mal sur ses jambes. Il se serait d’ailleurs sans doute effondré s’il ne se tenait d’ailleurs pas contre l’Anglais. Il sentit alors la couverture glisser du dos de l’akuma au regret d’Auralyan. Il ne pouvait plus laisser ses doigts se refermer dessus maintenant. Il décida alors de laisser simplement ses mains sur les épaules de son compagnon, en essayant de ne pas trop crisper ses doigts pour ne pas lui faire mal.

Il le laissa docilement continuer ses caresses, frémissant un peu plus à chaque fois. Voilà des années qu’il n’avait plus toléré que quelqu’un ne le touche, alors ce contact lui était tout aussi étrange qu’agréable. Mais sous les frôlements des ongles de Muriel, il lui semblait que les fines zébrures qui décoraient son dos, cicatrices d’anciens souvenirs qui ne disparaitront peut être jamais, s’atténuaient peu à peu. Cachée sous cette chemise et ce pantalon, la peau d’Auralyan était à de nombreux endroits marquées de cicatrices et de plaies mal refermées : les vestiges des colères de ses parents ou bien de ses propres crises…
Il put également entendre le cœur de son compagnon s’emballer, et ceci combiné à la douce chaleur et à l’odeur de Muriel qu’il pouvait sentir ainsi blotti contre son ami contribua à l’apaiser encore d’avantage.

Peut à peu, il commença à s’habituer à ce contact chaleureux et caressant, les yeux fermés, les bras toujours solidement passés autour de son ami.
Et c’est ce moment que choisi Muriel pour laisser ses lèvres rencontrer le cou d’Auralyan. La réaction du Norvégien ne tarda pas, et un long frisson vint doucement taquiner sa peau blanchâtre. Mais loin de se dérober à cette caresse veloutée, le jeune fou bascula légèrement la tête sur le côté, un flot de cheveux blanc glissant sur le côté, laissant libre accès à son cou à Muriel.

[suite => suite =>.. ^^ ]

L’Akuma tenait encore avec beaucoup de tendresse son compagnon dans ses bras. Tout deux à genoux, Muriel n’osait pas faire une geste de peur de ne pas faire plaisir à Auralyan qui se tenait réfugié dans ses bras. Il ne cessait de s’excuser, pourtant il n’était en rien en quoi que se soit. Etait-ce un crime de ne pas être prêt à ce genre de choses ? Et puis Muriel n’était pas un Akuma ayant des tendances sadomasochistes qui obligerait Auralyan à se plier à ses petits jeux ( oula, l’histoire de l’autre c’est limite me faire faire des cauchemars >< ). Cependant, il fut touché par la réaction du Norvégien. Ce simple baisé au bout de ses doigts, c’était étrange et à la fois, Muriel l’avait presque prit comme une promesse. Un geste si simple et si doux qui valait beaucoup plus que des mots tendre à l’oreille. Muriel laissa Auralayan faire à sa guise, il sentit sa chemise se tendre sous l’emprise de l’akuma et son visage qui venait de se loger dans le léger tissu noir. La main de Muriel alla s’égarer un bref instant sur le visage de son compagnon, écartant dans un geste attentionné, ses mèches blanches qui retombaient devant son visage.

~ Arrête. Tu n’a pas à te rabaisser ainsi, tu n’y es pour rien. Je n’aurais pas du, c’est tout…

Il l’avait emmené ici dans le but premier de se reposer non ? Et le jeune homme n’en avait pas vraiment eu l’occasion, ses larmes ayant encore coulées en abondance, fatiguant sans doute encore l’akuma. Il aurait voulut lui dire que s’il voulait il pouvait dormir, mais Auralyan le savait déjà. Ici il était comme chez lui. Peut être allait-il même s’endormir ainsi ? Muriel n’en serait pas mal alaise, il aimait beaucoup sentir l’étreinte de son ami autour de lui. Il n’avait d’ailleurs pas encore remarqué que les bras de celui-ci étaient passés autour de sa taille, et se ne fut qu’à ce moment qu’il en ressentit une vague de froid monter de cet endroit précis jusqu’à ses omoplates et enfin se perdre dans sa nuque. Un froid fort agréable. ^^
D’un côté, l’anglais savait bien que Auralyan pouvait entendre distinctement son cœur et cette idée l’embarrassa beaucoup, sachant que Auralyan pouvait percer le percer à jour à cet instant là, lui qui était froid en apparence mais qui débordait d’un amour sincère.

[ oooh qu’est piti, tout rikiki >.< Désolé… et puis ça te fera moins de choses à répondre pour ta pauvre main ! ]

Auralyan sourit doucement en voyant, ou plutôt en sentant la main de Muriel s’affairer avec patience à la remise en place des mèches neigeuses qui lui barraient le visage. C’était peine perdue avec une chevelure telle que celle de l’akuma. Une mèche longue, une très courte, une plus longue, une plus courte…etc. Un grand n’importe quoi d’un blanc imaculé, telle tait la chevelure du jeune akuma. Il aurait put aller faire un procès à son coiffeur avec une telle coupe de cheveux. Quoiqu’il aurait eu de mal, puisque le coiffeur n’était autre que l’extravagant Cyric qui avait voulu modéliser l’image d’Auralyan à son gout.

De toute façon comme, contrairement à Muriel, le jeune homme ne prenait absolument pas soin de son apparence, sa chevelure n’était qu’un détail de négligence parmi tant d’autre chez Auralyan.
Il écouta les dires de Muriel d’une oreille attentive avant de partir dans ses pensées, méditant ce qu’il venait de dire. Il lui était reconnaissant de le comprendre. Pour Muriel, c’était sans doute chose logique, pour Auralyan, non. Il avait tellement perdu confiance en la société qu’il s’imaginait toujours le pire venant de tout le monde… Il était aussi méfiant qu’une bête sauvage blessée que l’on tenterait de soigner.

Quant à ne pas se rabaisser ? Facile à dire, moins à faire. Auralyan était le genre d’énergumène à être persuadé que tout était nécessairement sa faute. Un complexe d’infériorité ? Appelez cela comme vous voulez… le fait était que le jeune homme semblait manquer cruellement de confiance en soi. Si un certain esprit ne s’amusait pas à sans cesse le rabaisser aussi… Peut être qu’il aurait moins tendance à se dévaloriser.
En parlant de l’esprit, celui-ci semblait avoir pris de longues vacances, voilà un petit temps qu’il ne s’était plus manifester. Ca n’était pas le jeune akuma qui allait s’en plaindre. Au contraire, il profitait de cet instant de quiétude. Mais comme un Auralyan non inquiet n’est pas un Auralyan, il ne pouvait s’empêcher de songer au retour de son très cher égo.

« Pas du ? Mais tu n’as rien fait… »

répondit-il simplement avec un haussement d’épaules, adressant un autre de ses sourires timido-maladroit à son compagnon. C’est qu’il les faisait travailler ses zygomatiques en cette soirée le petit… Enfin, personne n’allait sans plaindre, il était tellement rare de le voir sourire ces temps-ci…

Peu à peu, le calme et la douceur du moment le gagnèrent tout entier, et la fatigue commença à lui engourdir l’esprit. Il en oublia d’ailleurs qu’il ne devait sous aucun prétexte s’endormir en compagnie de quelqu’un d’autre. Il était tout simplement trop fatigué, l’insomnie et totues ses crises de pleurs l’avaient terriblement affaibli.
Bercé par les battements de cœur de Muriel, la quiétude environnante et l’heure tardive (pour Auralyan 22h30 c’est très tard contraire à la joueuse Xd) eurent finalement raison de ses dernières résistances…
Doucement, sa tête se fit plus lourde sur l’épaule de son ami, tandis que son étreinte se relâchait, ses bras glissant jusqu’aux hanches de l’anglais.
Finalement, tout son corps s’alourdit, se laissant aller à un sommeil bénéfique et réparateur.
Chose assez étonnante, sa tête qui roula sur le côté dévoila un visage qui ne semblait pas le moins du monde crispé. On y lisait à l’inverse une paix infinie qui promettait un Auralyan en forme à son réveil.


(C'est gentil pour ma main ^.^ Désolée du retard, j'étais malade aujourd'hui et je devais colorier un dessin -_-')

( tu me le montrera … s’il te plaiiiis ! ^^ )

Muriel regarda le visage de son compagnon s’adoucir jusqu’à qu’il plonge dans un sommeil paisible. Il semblait si serein que Muriel l’aurait bien rejoint, mais il n’arrivait pas à s’endormir avec tant de facilitée. Le garçon aussi devait être bien plus fatigué, ses larmes, son état physique, il était épuisé en fin de compte. Muriel resserra ses bras pour que le corps du jeune homme ne lui glisse pas entre les doigts en sentant que celui-ci glissait contre lui, ses bras pales tombant sur ses hanches. L’anglais se pencha lentement, ne voulant pas éveiller l’Akuma. Il l’installa dans les draps frais où il s’enfonça tellement le lit était moelleux. ^^
Le démon prit place un instant à côté de son ami. C’était agréable de le regarder dormir, il avait l’air plus pur encore qu’habituellement, mais il était bien dommage que ses yeux restent clos, Muriel aimait beaucoup ses yeux, ils donnaient un plus à son visage si clair.
Alors qu’il l’observait, son bras était resté autour de la taille de l’akuma… il remarqua alors que sa chemise était encore ouverte. Il tendit ses mains vers l’ouverture dans le but de fermer l’habit, mais alors qu’il devait juste le refermer, il lui prit l’envie, de regarder un peut plus… il fit glisser le tissu sur le côté, dévoilant une bonne partie du torse d’Auralyan… il était vraiment maigre et il n’avait pas beaucoup de muscles. L’akuma se serra contre lui doucement pour le couvrir de sa chaleur, mais ce petit instant fort tendre lui fit fermer les yeux un instant, puis une peut plus… et encore, jusqu’à qu’il s’endorme serrer contre le jeune Akuma.

Sa faisait longtemps… sa faisait longtemps qu’il n’avait pas rêvé de choses comme ça…La première fois ou il avait quitté les siens. Pendant un moment, ce rêve l’avait hanté et maintenant ça recommençait… mais il y avait quelque chose de différent…

Muriel entrouvrit les yeux, la pièce était sombre et un feu brûlait dans la cheminée, éclairant une partie des murs d’une lueur orangée. Ce détail lui fit bien comprendre que ce n’était rien de réel, même si cette sensation de respirer et de bouger avec une totale liberté était présente. Il avança dans la pièce, presque instinctivement, il voulait voir ci c’était bien… ce soir là. Il regarda le sol, aucune tache de sang… ça voulait dire quoi ? Si ce n’était pas après ce fameux moment, c’était alors…. avant ?! Ca ne se passait pas comme ça normalement quand il en avait cauchemardé de multiples fois. Son œil glissa sur la lame de fer qui s’élevait au dessus de sa tête, tenue en sa propre main. Son père était là, dos à lui, il ne voyait pas ce qui ce passait à ce moment… quelques secondes qui valurent de gâcher le reste de la vie de L’anglais. Muriel tourna rapidement la tête, priant de tout son être qu’il ne serait pas là cette fois, que Nathaniel n’entrerait pas dans la pièce pour protéger celui qui était depuis bien trop longtemps son bourreau… mais les longs cheveux blonds dépassèrent dans la porte entre ouverte. A cette époque, Muriel avait les cheveux qui n’atteignaient qu’avec difficulté ses épaules et les cheveux de son jeune frère étaient justement d’une longueur proche de celle qu’arborait maintenant l’akuma.
… Il entra dans la pièce, prenant appuis sur une béquille de bois pour se retenir, car le garçon avait une rare maladie aux jambes, ayant perdu une grande partie de leur capacité, il était condamné à ce promener ainsi et à ne pas sortir de la demeure, si ce n’était pour d’exceptionnelles occasions.
Il était souriant et Muriel vit alors un détail qu’il n’avait pas remarqué sur l’instant, il ne le voyait que maintenant… il était heureux… pourquoi était-il heureux comme ça ? Petit à petit des paroles se formèrent au bout de ses lèvres, Nathaniel n’avait pas encore vu la scène, son visage fixant un instant le sol.

- Muriel ! J’ai adoré ton conce…

Il s’arrêta soudainement en voyant la lame brillante menacer l’homme aux cheveux aussi blonds que lui. Il laissa tomber son seul soutien et dans un effort incroyable il couru jusqu’à eux.... ce qui s’en suit, fit pleurer plus que jamais le jeune anglais si froid.
Il s’était trompé, il n’était pas venu pour protéger son père, il était juste venu pour éviter à Muriel de faire une telle chose… il se rattrapa, s’agrippant à la veste de Muriel, mais avec tant de maladresse, il ne fit que s’empaler violemment sur l’objet froid et coupant qui c’était soudainement rabattu. Il ne c’était pas sacrifié pour sauver cette ordure, il voulait juste protéger Muriel, qu’il ne souille pas ses mains de sang. L’anglais se laissa tomber à genoux essayant de rattraper dans ses bras le corps tremblant et glacé de son frère don le liquide vermeille coulait sur le carrelage blanc et auquel se mêlait les larmes du futur akuma. Il eu alors un flash et comme si c’était le plus normal du monde, il se retrouvait en train de tenir la main de sa défunte mère, étendue sur son lit de mort, celle-ci c’était tuée peut après la mort de son plus jeune fils… et enfin… cette effroyable douleur…

Muriel se retrouvait là, derrière ce grand rideau de velours rouge, son visage toujours aussi froid. Il voyait plus loin, un piano, antique mais magnifique, installé sur une grande scène de son époque. Il n’aimait pas faire ça en publique, mais bon… il s’avança quand son père l’interpella, derrière le rideau raisonnait un bruit intense des gens qui attendaient enfin leur due… de la musique, celle de Muriel… avec ce bruit, il n’entendit qu’a peine la voix de son père. Il se retourna et vit l’homme s’avancer vers lui avec prestance, il posa une main sur son épaule. Muriel eu une sorte de dégoût, un rejet, une nausée intense en sentant cette main se poser sur lui. Il n’en montra pourtant pas trace, regardant son père… que voulait-il ? Les grands rideaux allaient bientôt s’ouvrir…

- En tant que mon fils… je voulais te féliciter pour cette brillante carrière et ton merveilleux don … mais, tu sais bien combien je t’aime et…[/color] Ca voix n’était alors plus froide et plus tranchante… à moins que ce soit ce qu’il avait ressentit à ce moment ? … en tant que ton père, il m’est de mon droit de t’interdire de gâcher ta vie… on se retrouvera… mon fils aimé

Les iris du musicien s’ouvrirent dans une surprise et à la fois en se rendant compte de ce qu’il venait de lui arriver. Son père le tenait fermement dans ses bras et il sentait clairement dans sa poitrine, comme exerçant une danse funeste… cette lame mangeuse d’âmes, se planter, percer sa peau dans une douleur indescriptible. Il n’en arriva même pas à décrocher un cri, sa douleur étant telle qu’il préférait se mordre la lèvre à sang pour ne pas sentir sa peau se faire déchiquetée. Son père ce retira lentement et dans un dernier sourire triomphant se retourna, laissant Muriel qui tentait de ne pas s’effondrer en se retenant au grand piano. Il entendit un petit crissement et lentement, les rideaux s’ouvrirent dans une exclamation joyeuse des spectateurs… mais ils n’allaient pas l’entendre jouer, la seule chose à la quelle ils assisteraient, serait la mort bien rapide d’un jeune homme de vingt ans seulement.

Muriel regarda toute cette foule, sa main serrée avec force sur le tissu de sa veste, comme si il pouvait faire cesser la douleur. Il sentit sa bouche se remplir d’un liquide chaud et le jeune homme tomba brutalement à genoux, laissant une coulée de sang s’échapper de sa bouche… le temps était arrêté ou c’était lui qui n’entendait plus rien ? Car il n’y avait plus un bruit, même le vent froid de la nuit, avait cessé de s’infiltrer dans un sifflement sous les portes de la salle. Muriel releva son visage vers ces têtes qui lui étaient inconnues et qui demeuraient silencieuses, il ne voyait plus que du flou, des lumières dansaient autour de lui… il s’effondra alors sur le bois qui recouvrait la scène et un cri d’horreur déchira la salle, il entendit le bruit des fauteuils grincer contre le sol alors que les gens se levaient en panique. Il entendit des bruit de pas courir vers lui, que croyaient-il ? Qu’ils pourraient encore l’aider ? Il vit un visage se pencher au dessus de lui et lui redresser le buste… une lueur intense aussi, une main… une main se descendait vers lui, il ne pouvait pas dire alors si s’était réel, ou "eux" qui venaient le chercher, enfin… il redressa son bras doucement vers cette main qui n’était visible qu’à ses yeux.

- Muriel… il est temps…

L’anglais fut étonné d’entendre cette voie et une fois de plus les larmes lui coulèrent, mais de elles étaient de joie, voyant que cette main salvatrice n’était rien d’autre que celle de son frère.

~ Nat…

Plus qu’un effort ! La main de Muriel se resserra avec fermeté sur cette main douce et bienveillante. Muriel était près à le suivre en toute quiétude.

Mais un nouveau flash se fit connaître, Muriel tendait toujours sa main devant lui, tenant toujours cette main, mais elle n’était plus là, il ne la voyait plus… il tenait une épée lourde et puissante dans son autre main et la laissait traîner sur le sol, ses cheveux étaient déjà longs et poussés par le vent, ondulaient derrière lui… il lui fallut un moment pour comprendre où il était… son regard sur ce posa sur cet ange blond qu’il avait frappé quelques jours auparavant. Il semblait serein, calme et joyeux, alors qu’ils étaient en un champ de bataille. Le temps était arrêté autour de cet ange…personne ne lui montrait d’intérêt, comme s’il n’était pas là et il restait immobile à fixer Muriel qui le fixait également… Muriel lâcha alors un long soupire, sa main se rabaissa se posant alors sur le morceau de fer qui le traversait à présent. Pourquoi revivait-il ses moments si horribles ? De plus, la douleur était tellement réelle. Il ressentit la lame se retirer sans précaution, laissant un carnage derrière elle. Muriel se cambra violemment sous la douleur, lâchant un cri puissant…. ASSEZ !!!!

…un blanc, plus rien et puis peut à peut…il voyait maintenant défiler devant ses yeux tout ses moments heureux, comme si on lui montrait le plus horrible de sa vie pour qu’il puisse mieux voir le meilleur… Muriel enfant se tenant sur les jambes de sa mère, jouant avec ses cheveux et tout les deux riaient joyeusement… encore lui, un peut plus grand, la première fois où il avait touché un piano, il avait l’air si content… se sourire inoubliable, se visage angélique et se cœur bien trop grand, Nathaniel, la première fois où ils s’étaient croisés… et enfin là dernière image de cet étrange diaporama…. Un visage souriant et si beau qui se redressait vers lui, faisant s’agiter ses mèches blanches autour de son visage don les lèvres s’agitaient sans que Muriel ne puisse entendre quoi que ce soit…

~ … Auralyan.

C’était fini ? Il n’osait pas ouvrir les yeux, mais il arrivait à ressentir clairement la présence de l’akuma et son parfum. Il se rendit compte qu’il s’était recroquevillé sur lui-même et que sur son visage couvert de ses longues mèches ébène, des larmes muettes glissaient.

Il ferait tout pour ne pas le perdre, lui.

(Pardon pour les fautes, plus s’est grand, plus j’en fais ! Que je me suis amusée ! ^^ J’avais bien dis que j’aimerais tant tuer un de mes personnages et bien j’ai fait tout simplement revivre sa mort à Muriel ! Mui-mi nan ? )

Si Auralyan n’était pas actuellement profondément endormi, il se serait lui-même étonné de la rapidité avec laquelle le sommeil l’avait emporté. Lui qui passait d’ordinaire des heures à chasser Cyric de son esprit, puis encore quelques longues minutes à essayer de vider son esprit, et lorsque enfin un semblant de fatigue semblait le gagner, il était déjà le matin, et son très cher autre lui revenait –eh oui, même les esprits parasites ont des cycles de sommeil….
Mais là, le jeune homme semblait dormir comme une pierre, à croire que rien, absolument rien n’aurait pu le tirer de son lourd sommeil réparateur.
D’ailleurs, il se laissa mouvoir comme une poupée de chiffon sans se réveiller lorsque Muriel se chargea de l’allonger sur le lit. Son visage lui-même semblait figé, avec ce petit sourire paisible qui lui était si rare collé aux lèvres. L’expression « sourire aux anges » prenait là toute sa valeur.
A croire que rien, même pas un tremblement de terre, ne l’aurait réveillé. C’est qu’il était réellement fatigué le jeune akuma, sûrement plus psychologiquement que physiquement encore…
Ainsi, pendant que Muriel jouait les voyeurs (^^), il ne fit que pousser un petit grognement de protestation en sentant le froid s’engouffrer là où la chemise avait découverte sa peau. L’aîné des deux avait donc pu constaté la maigreur du Norvégien, ainsi que sa peau laiteuse qui lui donnait un teint affreusement maladif. Comment ne pas paraître fragile avec une telle couleur blême de peau ? On aurait séquestré le jeune homme durant des années dans un cagibi, à l’abri du soleil, qu’il n’en aurait pas été plus pâle.
Aussi, lorsque Muriel le serra contre lui, lui dispensant alors sa chaleur, Auralyan se blottit instinctivement contre cette source de tiédeur humaine, s’enfonçant encore un peu plus dans ce sommeil profond.
Et contrairement à son ami, il dormit d’un sommeil sans rêve, il dormit comme il n’avait pas dormi depuis des années…
Il faut dire que l’évènement qui lui avait valu bon nombre de cauchemars, qui l’avait même plongé dans la folie, il l’avait oublié. C’était sans doute le seul bien que lui avait apporté l’arrivé de Cyric : il ne se souvenait aucunement de la mort de Nathanaëlle. Rien, c’était comme si elle n’avait jamais existé dans ses souvenirs.
Mais si ce souvenir là lui avait été supprimé, il lui arrivait encore et toujours de revivre la mort de toutes ses victimes. Il les revoyait d’un point de vue extérieur, comme s’il était absent de la scène. Pourtant, c’était bien son corps à lui qui massacrait au couteau sa mère, son père et sa sœur, c’était également lui qui avait égorgé Erno, et étranglait ce surveillant. Mais la première fois qu’il avait vu ses scènes, il ne s’était pas rappelé les avoir jamais vécu…
Mais cette nuit là, aucun de ces vieux fantômes ne vint hanter ses souvenirs pour le torturer.

Au bout d’un temps indéterminé, les brumes du sommeil commencèrent doucement à se dissiper. Il n’avait pas énormément dormi, mais après des mois, peut être des années, d’insomnie, son corps tout comme son esprit n’était plus habitué à un repos qui s’éternisait.
Dans un demi-sommeil, il resta pourtant immobile, les yeux clos.
Il entendit finalement une faible voix parvenir à son esprit malgré son état de somnolence. Répondant à l’appel qu’il présumait venir de Muriel en ouvrant les yeux, il découvrit son compagnon endormi contre lui, recroquevillé sur lui-même.
Doucement, pour ne pas faire de gestes brusques qui risquaient d’éveiller l’akuma qu’il pensait encore endormi, il se redressa quelque peu en position assise. Il se pencha alors légèrement en avant, pour observer le visage du jeune homme. Avec des gestes précautionneux et délicats, il écarta ses longues mèches noires jais, pour découvrir des larmes roulant sur les joues de son ami. Que se passait-il ? Avait-il fait un cauchemar ?
Toujours par des gestes doux et légers, il essuya avec son pouce les pleurs qui s’échappaient des yeux clos de l’Anglais.
Puis, comme pour l’apaiser de son songe tortueux, sa main se glissa dans sa longue chevelure ébène et commença à la caresser avec légèreté, la lissant et la démêlant au passage, sans plus s’attarder sur les nœuds pour ne pas risquer de le réveiller.
Ses yeux se posèrent comme hypnotisés sur ces mèches si sombres. Ce noir, c’était une si jolie couleur. Il aurait donné cher pour posséder de tels cheveux. Pour se débarrasser de cette horrible couleur neigeuse, reflet immédiat de la folie douce qui avait pris possession de lui. Cette couleur qu’il détestait tellement qu’il en venait à tenter parfois de s’arracher les cheveux durant ses crises de folie.
Le jeune akuma ferma à nouveau les yeux, continuant d’un geste mécanique à caresser la chevelure de celui qui était allongé contre lui.
C’est alors qu’un petit ricannement qu’il aurait reconnu entre mille retentit dans son esprit, le forçant à rouvrir les yeux avec brusquerie. Non ça n’était tout de même pas…

~Eh si, c’est bien moi~

Voilà qui répondait à sa question.

~Alors, ton vieux copain t’a manqué ?~

*Va-t-en ! Par pitié va-t-en !*

~Tu n’as pas repondu…je t’ai manqué ? Ou bien peut être étais tu…trop occupé pour songer à ton vieil ami de toujours ?~

Sans daigner répondre, Auralyan fit la première chose qui lui vint à l’esprit : fuir.
Avec douceur, il se releva, en essayant de bouger un minimum Muriel, ne sachant pas s’il dormait encore ou non. Il constata avec bonheur que ses jambes le portaient de nouveau convenablement, et il put donc faire quelques pas pour tenter de sortir de la pièce, trop effrayé à l’idée de nouveau entrer dans une crise devastatrice en présence de Muriel.
Mais au bout de quelques pas, il fut à nouveau assailli d’une horrible migraine, obligeant une fois de plus ses genoux à flancher, et donc le forçant à crouler à terre.
Une envie fulgurante de hurler le prit, tandis que Cyric continuait à lui souffler des mots incitant au meurtre. Il plaqua ses deux mains sur ses oreilles, dans l’espoir vain que cette affreuse voix se taise.
Sentant cette envie urgente de hurler, il decida de mordre son poing pour empêcher tout cri de sortir et de réveiller potentiellement Muriel.

*Va-t-en ! Degage ! Sors de là !*

« Sors… » gémit-il doucement d’une voix étouffée par son poing qu’il mordait toujours de toutes ses forces.