Appartement de Lord Dimitri Anwn, Directeur de Xiangana

Qu'ils étaient bons ces raisins. Généreux, Dimitri prit un grain entre ses doigts avant de le glisser doucement dans la bouche de son domestique. Après une bonne nuit de sommeil et des bonnes intentions à son égard au réveil, le directeur avait tendance à se montrer clément.

"Tu es bien mignon ce matin, Yan ^o^"

Lord Anwn reporta ensuite son attention vers l'homme rayonnant de bonheur.

"Ne vous inquiétez pas, Professeur. Vous ne me dérangez pas du tout. Je suis même ravi de vous revoir."

Il s'attendait quand même pas à le revoir si tôt. Il se demanda s'il jouait la comédie ou si c'était vraiment le côté si innocent de Freyr qui était là. En tout cas, il était toujours aussi bavard. Mais nullement offensé, au contraire amusé, Dimitri l'écouta tout en dégustant encore quelques raisins. Ainsi donc il voulait de l'aide pour ses cours ? Et sur les roses ? Le directeur eut quelques doutes qu'il se garda de formuler. Quand Freyr eut fini de parler, Dimitri se tourna vers Yan, toujours souriant.

"Tu peux t'en aller. Je t'appellerai si j'ai besoin de tes services."

Puis, il reporta de nouveau son attention vers son visiteur et lui proposa d'un petit geste de la main à se servir du raisin s'il le désirait aussi.

"Je suppose que quelqu'un s'occupe des massifs de roses. Ça doit être la même personne qui s'occupe du reste des jardins. Mais je doute qu'il acceptera de participer à votre cours. Il est assez solitaire et préfère qu'on le laisse tranquille."

"Oh, si quelqu'un s'en occupe, il faudra que je lui demande si cela l'ennuie que je m'en sers pour les cours, sans les abîmer mais parce qu'il est bien que les élèves étudient sur du vrai, parce que les livres ne sont que des livres et qu'en matière de botanique on ne peut se contenter que de livres, car on n'est pas en cours d'Histoire ou de Géographie," s'empressa de dire le professeur.

Sitôt Yan partit, l'expression de Freyr changea du tout au tout. Adieu rougeur et gêne. Il se tourna vers Dimitri, se tenant droit et sans ciller face à lui, et appuya l'une de ses mains sur hanche, en souriant en coin.

"Bien mon cher Dimitri. Je suis venu quérir des informations et je n'accepterai aucun refus," déclara Freyr.

Il pointa soudainement l'index sur le directeur, d'un air quasi théatral.

"Je veux les dossiers complets de certains élèves. Ils ont osé blesser l'être qui m'est le plus cher au monde, HORS je n'ai en fait pas d'autre être cher à part LUI."

Puis Freyr sortit son regard des mauvais jour. Celui qui disait "hello, là je suis calme mais si tu m'emmerdes, je sors un couteau et je te l'épluche comme une carotte".

Dimitri adressa un simple sourire à Yan lorsque celui-ci lui apporta un kimono. Cela lui fit penser que le yukata de Freyr devait traîner quelques part dans la chambre . Tout sourire, il continua d'écouter le babillage du professeur. Mais dès que son domestique fut sorti de la pièce, le démon changea brusquement de comportement. Ainsi donc Freyr jouait bel et bien la comédie. Quant à Lord Anwn, il restait maître de lui-même. Cela ne le perturbait pas. Il continuait de sourire comme lorsqu'il écoutait le babillage de "gentil Freyr".

Le professeur disait qu'il n'accepterait aucun refus ? Anwn s'exclama intérieurement, sans rien en montrer sur son visage. Freyr croyait-il vraiment que, parce qu'il s'était laissé dominer une fois, il allait céder à tous ses caprices ? Non mais... Pour qui se prenait-il ? Et pour qui le prenait-il ? Il n'était le directeur de ce campus pour rien.

Lord Anwn n'avait que faire de la demande du Professeur de botanique - ni de son regard "mauvais". S'il se laissait impressionner par cela, il n'avait rien à faire à ce poste.

Ce fut donc un Dimitri très calme - du moins en apparence - et tout sourire qui répondit à l'akuma.

"Je ne vous donnerai pas les dossiers des élèves pour assouvir vos désirs personnels. Je suis certains que les élèves n'ont pas blessé intentionnellement votre ami."

Cela dit, le directeur rejeta ses draps et se leva. Il prit le kimono et l'enfila tout aussi calmement. De toute façon, il n'avait plus rien à cacher à ce niveau là au professeur. Et tout en finissant de se vêtir, le Messager ajouta :

"Et puis il me semble Monsieur Glenn est bien capable de se défendre lui-même. Enfin, à moins que vous refusiez qu'il ne dépende plus de vous."

Oh... Mais oh ! Dimitri osait donc lui refuser cette demande qu'il avait pourtant faite presque polimment ? Et il osait critiquer son attitude avec son cher Willis ? Ca, c'était vraiment la chose à ne pas dire... Freyr fronça un peu plus des sourcils, vraiment dangereusement, dirons nous. Lorsque Dimitri eut fini de s'habiller, il s'approcha soudainement de lui. Son expression changea, pour se faire plus séductrice, son sourire s'étira et devint enjoleur. Sa main vint se poser sur la joue du directeur.

"Je suis sans aucun doute le mieux placé pour savoir ce qui est ou n'est pas dans les capacités de Willis. Il ne sait pas se défendre. Mais je lui apprendrai en tant voulu."

Il approcha ses lèvres de l'oreille de Dimitri, tout en laissant sa main descendre de la joue à l'épaule.

"La plupart de ces élèves n'ont rien de saints. De plus, je ne compte pas les blesser physiquement, si c'est cela qui t'inquiète. Et je crois que tu n'as rien d'un bon samaritain, même si tu essayes de le faire croire. En quoi cela re dérange-t-il ? Tu as peur que ton dieu te punnisse pour avoir aidé quelqu'un comme moi ? Ces personnes ont fait du mal à quelqu'un d'innocent, ton dieu ne dit-il pas que les crimes doivent être punis ? Je me contente d'exêcuter la loi qu'il ne respecte même pas en punissant les êtres corrompus. Qui puis-je si en effectuant ce travail, j'ai du devenir moi-même coupable ? Il n'avait qu'à remplir son rôle."

Anwn n'esquissa aucun geste lorsque Freyr s'approcha de lui, changeant une nouvelle fois brusquement d'attitude. Bien. Dimitri n'avait pas envie qu'on hurle dès le matin dans sa chambre.

Le sourire du directeur se fit moqueur quand le professeur dit que Willis ne savait pas se défendre mais qu'il le lui apprendrait en temps voulu. Apparemment, malgré qu'il sous-entende le contraire, Sir Ketilsen devait aimer contrôler cet adorable Professeur Glenn. Le Directeur songea qu'il devrait bientôt le rencontrer. Cela pourrait être très intéressant - du moins pour lui.

La main sur sa joue glissait jusqu'à son épaule. Dimitri pouvait sentir le souffle de Freyr près de son oreille tandis qu'il parlait. Mais le Messager ne réagissait pas. Il se contentait d'écouter, toujours avec ce sourire moqueur figé sur ses lèves. Le fait que le professeur le tutoie ne l'offusquait pas. Après tout, c'est moins barbant.

"Je sais très bien quel genre d'élèves j'ai ici. Et je n'ai certainement pas peur de dieu. Crois-tu qu'on m'ait nommé ici pour rien ? Je n'ai rien d'un lèche botte ou d'un fanatique. Cependant, je suis quand même un de ses [i]serviteurs. Je me vois donc obliger de respecter certaines règles, même si je les trouve d'un ennui monumentale"

Freyr n'avait pas demandé la permission pour le tutoyer. Et Dimitri en faisait de même. Doucement, il posa une de ses main sur le bras du Professeur avant de poursuivre.

"Personnellement, je me contrefiche de savoir ce que approuve ou non Kamisama. Je t'aiderai que si seulement j'en ai envie. Enfin, dans la mesure où je récupère mes élèves entiers."

Lord Anwn écarta la main posée sur son épaule et se détourna de Freyr. Il alla prendre une petite grappe de raisin hors du plateau et se réinstalla sur son lit. Puis, avec un sourire qui semblait charmant et dénué de toutes mauvaises intentions, le Directeur conclut.

"Voici ma proposition. Si Monsieur Glenn me convainc des mauvaises intentions des élèves envers lui, je vous donnerais l'accès aux dossiers."

Freyr poussa un soupir contrarié. Dimitri était vraiment dur en affaire et à présent il proposait carrément d'aller demander son avis à Willis. Non, ça n'allait vraiment pas. Freyr ne supportait pas que les choses n'aillent pas selon son idée. Aussi chercha-t-il la meilleure façon d'aborder les choses face à ce directeur aussi têtu qu'un âne. Le dialogue ne marchait visiblement pas. Freyr n'allait tout de même pas attacher son propre directeur pour le torturer, surtout que celui-ci ne serait sûrement pas d'accord. Alors, il allait essayer la technique la plus vieille du monde. Ca avait si bien fonctionné lorsqu'il était adolescent et qu'il devait survivre dans les rues de Londres. Coucher avec son patron avait souvent du bon. Et si jamais ledit patron devenait un peu trop collant, du poison parvenait à résoudre le problème en quelques secondes.

Freyr se mit donc à sourire d'une façon suave et s'approcha de nouveau de Dimitri. Il prit l'un des raisins entre ses doigts fins et l'approcha de la bouche du directeur.

"Willis prétendra certainement qu'il n'a pas été blessé par leur attitude. L'excuse est devenu maladive chez lui. Mais nous, est-ce que nous laisserions quiconque nous marcher sur les pieds ?" demanda-t-il sur le ton de la conversation, en avalant finalement le raisin qu'il avait tendu.

Freyr était encore debout à côté du lit, ce qui ne l'empêcha pas de porter sa main au visage de Dimitri pour suivre du bout des doigts le contour de sa machoire et descendre ensuite plus bas le long du torse. Il s'agenouilla ensuite sur le lit, la main toujours posée sur le torse du directeur, et fit glisser ses lèvres dans son cou, sans réellement l'embrasser, juste pour le caresser.

"Si tu m'aides... Je serai très reconnaissant. Tu pourras prendre ta "revanche". Je me montrerai très docile, quoique tu ais envie de faire."
*Même si Willis me verse encore une carafe d'eau sur la tête pour avoir oublié ce qu'est la fidélité...*

Dimitri suivit des yeux chaque mouvement de Freyr. Ainsi donc il changeait une fois de plus de stratégie. Le Professeur Ketilsen semblait ne pas vouloir s'avouer vaincu. Toujours le même sourire aux lèvres, Dimitri jeta un coup d'oeil au raisin tendu avant de reporter toute son attention sur le visage de son interlocuteur. Ce dernier prétendait que Willis nierait avoir été blessé. Lord Anwn était aussi certain qu'il aurait cette réaction (qui serait-il s'il n'avait pas pris connaissance au préalable de son personnel ?). Mais bon, tout prétexte était bon pour s'amuser. Mais peu importe : Dimitri Anwn rencontrerait bientôt Willis Glenn. Il dirigeait ce Campus. C'était donc logique qu'il le rencontre.

Freyr semblait continuer à vouloir jouer le jeu de la séduction. Il reconnaissait ses mains et ses lèvres qui l'effleuraient. Le démon lui dit qu'il pourrait prendre sa revanche s'il l'aidait. Qu'il se montrerait très docile. Cette proposition était tentant pour le Directeur. Il n'aimait pas être prit à son propre jeu, comme la veille. Mais céder si facilement.... Non, cela ne lui plaisait pas céder ainsi. Certes, il mentirait s'il disait ce qu’était en train de faire Freyr ne lui faisait pas d'effets, mais il pouvait lui résister. Il n'y avait qu'une seule personne pour qui aurait perdu la tête à ces simples caresses... et cette personne n'était pas à Xiangana (de toute façon, il ne voulait la voir, nah).

Alors que faire, que faire ? Céder ? Pas céder ? Quel dilemme. Dimitri rejeta sa tête en arrière et déposa sa grappe de raisin sur les draps. Mais il laissa sagement ses mains sur son lit, laissant faire Freyr. Pendant ce temps, le Directeur s'accordait un moment de réflexion. Quelle solution serait la plus intéressante pour lui ? Hummmm... Réfléchissons... Oui... C'était ça la bonne solution.

"Que tu sois docile n'est pas ce qui m'intéresse. J'ai déjà Yan, et je suis certain qu'à ce niveau là personne ne l’équivaut. Mais j'avoue que je m'ennuie ici. J'aimerai me distraire un peu. Alors je vais te donner l'accès aux dossiers. Mais en échange, tu me feras plaisir. Et j'ai aussi envie de parler à Willis. Si je t'aide, tu ne t'y opposera pas ?"

Le ton et le sourire que Dimitri affichait n’avaient plus rien d'innocent. Il se permit même de laisser échapper un rire et de placer une main pâle dans la chevelure du professeur. Puis, moqueur, il ajouta :

"Bien sûr, si tu le désires, tu seras convié à la fête. Mais dans ce cas, n'oublie pas d'être soumis quand même."

Freyr, en proie à un dilemme intérieur, se mordilla la lèvre. Ce n'était pas comme si jouer l'esclave du directeur le gênait, étant donné que c'était dans l'optique de venir en aide à Willis. Mais si Willis le voyait jouer à ça avec un autre homme, il allait sans aucun doute être jaloux et avoir son petit coeur brisé. A n'en pas douter, Dimitri ne se gênerait pas pour rappeler sa promesse lorsque Willis serait présent. Fichtre !

Le professeur s'installa sur les jambes de Dimitri et glissa la main entre les pans du kimono pour continuer là ses caresses.

"Tu es dur en affaire..." murmura Freyr en souriant malgré tout. "Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas parler à Willis mais si tu fais quelque chose qu'il ne veut pas, je serais obligé de revenir sur mes paroles. Hors, il ne voudra certainement pas coucher avec toi ou me voir faire tes quatre volontés devant lui. Quant à ce Yan... Comment oses-tu prétendre qu'il puisse être meilleur que moi à n'importe quel jeu ? Tu ne dois pas savoir ce dont je suis capable ou tu le sais mais tu t'imagines mal."

Freyr n'aimait pas qu'on le compare à un autre. Du moins, il n'aimait pas quand c'était dans le but de le dévaloriser. Il ne connaissait pas Yan mais il était sûr et certain d'être infiniment meilleur que celui-ci.

"Tu n'as qu'à me dire ce qui te ferait plaisir," fit-il en traçant un arc de cercle de son doigt sur la peau de Dimitri. "Je brûle d'impatience de répondre au moindre de vos souhaits, mon maître."
*Sauf si ça concerne Willis et un lit...*

Freyr fit un large sourire à Dimitri tout en nouant ses bras autour de son cou.

Dimitri haussa un sourcil lorsque Freyr se montra de plus en plus entreprenant. Mais il ne repoussa pour autant le professeur. Après tout, ses mains contre sa peau étaient agréables. Et puis, il trouvait la situation amusante. Oui, il fallait absolument qu'il s'approche ce cher Professeur Glenn, ne serait-ce que pour voir les réactions de Freyr. Pour l'instant ce dernier prétendait brûler d'impatience répondre à ses souhaits.

Dimitri se demanda s'il devait profiter ou non maintenant de cette pseudo soumission. Après une courte réflexion - juste le temps de répondre au sourire par un autre sourire en fait - le Directeur agrippa une mèche rouge du démon et tira dessus pour l'attirer davantage à lui (si c'était encore possible). Il approcha son visage du sien. Très près. De plus en plus près. Mais sans toucher les lèvres ou une quelconque autre partie du visage du professeur.

"Il est très plaisant de t'entendre m'appeler de cette façon. Ne t'inquiètes pas, je ne ferait rien à Willis sans son consentement ou le tien. Mais je tiens quand même à m'entretenir avec lui."

Dimitri écarta ensuite son visage su sien sans l'avoir touché, toujours souriant et affichant clairement son amusement.

"Bien. Vu ta bonne volonté, je vais te donner l'accès aux dossiers. Mais tu devras attendre mon approbation si tu veux tenter quoique soit sur mes petits angelots."

Lord Anwn relâcha les cheveux et posa de nouveau sa main sur les draps. Ce n'était la tentative de séduction qui l'avait fait 'céder' à la demande (même s'il ne se plaignait pas du tout de cette tentative). Il voulait tout de même le faire comprendre au professeur.

Freyr se mit à sourire avec candeur alors que l'un de ses doigts était passé sous la ceinture du kimono, tirant légèrement dessus sans mettre assez de force pour la dénouer. Ses paupières se plissèrent légèrement et il inclina la tête de côté avec un sourire aguicheur. Visiblement, il ne semblait pas décidé à arrêter de jouer. Mais il fallait dire que Dimitri ne lui avait nullement donné l'ordre de le faire, hors il avait prétendu vouloir tout faire selon ses désirs.

"Bien entendu," fit-il dans un soupir lascif. "Je ne pourrai toucher un seul de leurs cheveux sans votre approbation. D'ailleurs, vous n'avez cas me demander et je ferai en sorte de faire disparaître toute personne qui vous gêne."

Ce n'était pas comme s'il n'avait jamais fait ce genre de contrat, lors de son adolescence. Les quelques patrons qu'il avait eu avaient souvent besoin de faire disparaître en toute discrétion des personnes gênantes. Ainsi non seulement ils étaient satisfaits de ses bons soins au lit mais en plus de son habilité à régler ses problèmes. Quel dommage que Freyr finissait toujours par les tuer eux aussi, quand il était lassé de leur tyranie.

"A ce propos, vous avez aussi un dossier sur moi ?" questionna-t-il avec curiosité tout en collant son corps contre celui de Dimitri. "J'espère qu'il fait honneur à mon talent. Non... Tous mes talents."

Il avait soufflé ces derniers mots à l'oreille du messager et sa langue s'aventura ensuite sur le lobe de celle-ci.

Peut-être que Freyr avait été réellement vexé d'avoir été comparé à une créature disposant d'une seule et unique aile alors que lui en avait deux fonctionnelles, sans compter tout le reste... Et en raison de son ego surdimensionné, il semblait bien décider à prouver qui était le meilleur.

D'ailleurs, son doigts tira plus fort sur la ceinture du kimono pour la détacher.

(pour le kimono, je suppose qu'y a une ceinture vu que tu n'as pas dit qu'il restait ouvert XD)

(c'est fou ce qu'un lapinou peut me perturber @_@)

Faire disparaître toute personne qui le gênerait. C'était une proposition tentante, très tentante. Certes, Dimitri préférait se débarrasser lui même des gêneurs, mais il y avait un seul être Dont il n'avait pu se défaire. Un être cruel (du moins pour lui) et impitoyable qui avait le don d'être sa plus grande faiblesse. Oui, s'il le suivait jusqu'ici, encore, il pourrait lui envoyer Freyr. Le Professeur éliminerait pour lui son meilleur ennemi en même temps que la plus grande de ses faiblesses.

Lord Anwn murmura un "Je n'y manquerais pas" pour répondre au rouquin. Et à la question concernant son dossier, Dimitri lui répondit par un lent mouvement affirmatif, mouvement accompagné d'un sourire à mi-chemin entre a moquerie et la séduction. Quant à ses mains, elles étaient aussi un peu moins sages. La droite venait de se poser sur la cuisse du démon, et la gauche sur sa hanche. Il pencha sa tête légèrement sur le côté pour favoriser l'accès au Professeur. Il se permit aussi d'émettre un petit soupir d'aise tandis que ses doigts glissaient pour appliquer de multiples petites caresses.

Puis Dimitri sentit la ceinture de son kimono se défaire. Les intentions du rouquin n'étaient pas difficiles à deviner. La main sur la hanche de Freyr remonta jusqu'au menton. Une main qui le tenait fermement pour conduire ses lèvres contre les siennes. Mais Anwn ne donna qu'un chaste baiser avant de le repousser, un sourire plaqué sur les lèvres.

"Vous êtes très tentant. Cependant je n'ai pas le temps de jouer avec vous maintenant. Nous allons remettre ça à plus tard "

De se voir repoussé, Freyr poussa un soupir tragique avant de rendre son sourire à Dimitri. Le professeur se laissa un instant retomber sur le lit, son corps perpendiculaire à celui de son "employeur". Il posa la joue sur ses deux mains posées l'une sur l'autre. Son regard restait fixé sur Dimitri.

"Voilà que mon seigneur ose repousser la Luxure. Dois-je en être offensé ou m'en sentir rassuré pour le bien-être de mon propre péché mignon ?"

Le dernier terme faisait bien entendu allusion à Willis.

Freyr se leva et s'étira. Puis il se dirigea vers la porte tout en jetant un regard à Dimitri.

"Quel cruel dilemme que vous m'imposez, mon seigneur..." Il marqua une pause durant laquelle son sourire s'étendit "Je consulterai donc ces dossiers en temps voulu et quand tu le désireras," fit Freyr, repassant subitement du "vous" au "tu".

Mais arrivé à la porte, il s'arrêta et se tourna une dernière fois totalement vers Dimitri.

"Tes grands pouvoirs..." Il eut un sourire moqueur sur ses mots. "Savent-ils par hasard où est passé mon précieux amant ?... Ainsi que mon Yukata."

(vive les orages.... )

Dimitri émit un petit rire face à la réaction de Freyr quand il l'eut repoussé. Le directeur posa une main sur le haut de la tête du démon et l'ébouriffa... comme on flattait un bon toutou.

"Je m'en voudrais de te savoir offensé."

Il retira ensuite sa main et la reposa sagement sur le drap, sans penser une seule secondes à ses paroles. Offensé ou pas, il s'en moquait... du moment que tout allait selon son bon vouloir bien sûr. Il était aussi évident qu'il n'avait guère l'intention de le rassurer concernant Willis.

Freyr quitta ensuite le merveilleux confort du lit et se dirigea vers la porte. Dimitri resta silencieux, se contentant de le fixer du regard. Ha ? Il ne voulait donc pas consulter les dossiers maintenant ? Dimitri répondit à cette déclara par un sourire moqueur, n'ayant aucun geste pour retenir le démon.

Oh ! Le Professeur Ketilsen s'arrêtait une fois encore pour lui demander s'il savait où se trouvaient son amant et son yukata. Le tout avec un sourire moqueur. Doutait-il de ses capacités ?

"Je n'ai aucune raison de te répondre, du moins concernant Monsieur Glenn. A moins que tu me l'envoies maintenant."

Lord Anwn se leva à son tour et remit la grappe de raisin délaissée sur le plateau avant de se retourner vers Freyr.

"Yan a rangé ton si joli yukata. Il est évident que tu ne le récupèreras que lorsque tu me rendras les vêtements que m'a emprunté ton alter ego... Et en ce qui concerne les dossiers, tu peux les regarder maintenant si tu veux, cela ne me déranges pas."

Freyr lança un sourire suave au directeur. Une façon de lui dire que bien qu'il acceptait de lui obéir plus ou moins, il ne le considérait pas réellement comme son supérieur. Tout au plus comme son égal. Ce qui était déjà pas mal quand on connaissait bien Freyr.

"Nous procéderons donc à l'échange vestimentaire lorsque j'aurai retrouvé tes affaires et j'examinerai ces documents lorsque j'en aurai le temps et l'envie," soupira-t-il comme si cette discussion l'ennuyait déjà.

Le professeur passa une main dans ses cheveux roux et laissa les mèches glisser le long de ses doigts. Ce geste semblait dire à lui seul "regardez moi comme je suis beau avec mes splendides cheveux roux presque rouge garanti sans teinture !" Son sourire ne fit que s'accentuer, il plissa légèrement les paupières. Il s'humecta les lèvres puis ajouta :

"Je t'enverrai Willis lorsqu'il en aura exprimé le désir."
*Et ça ne risque pas d'arriver de sitôt,* pensa-t-il en ricanant intérieurement. Il se doutait que Willis devait vouer une sainte horreur envers le directeur Dimitri Awn, qui avait osé coucher avec son amant. Alors il ne risquait pas de le voir avant la Saint Glinglin. Sauf, si bien entendu, il parvenait à le coincer au détour d'un couloir.

Une idée tordue lui passa alors par la tête. Une de ces idées tordues dont il était devenu expert. Il se caressa légèrement le menton d'un doigt tout en ayant un regard pensif. Puis il claqua des doigts tout en tournant le dos à Dimitri.

"Si tu parles à Willis, toi qui est un serviteur de Dieu tout puissant, pourquoi ne pas lui dire combien celui-ci est cruel ?" proposa Freyr d'un ton innocent. "Mon Willis se fourvoie tellement dans ses croyances. J'aimerai tant qu'il comprenne que ce monde ne fait aucun cadeau aux personnes justes et bonnes. Et que Dieu non plus n'en fait pas. Qu'il lui faut devenir fort s'il ne veut pas se faire marcher dessus par les autres."

Mais non voyons, Freyr ne comptait pas du tout souffler à Dimitri de l'aider à transformer son âme soeur en un dangereux psychopathe.

"Mais je suppose que tu vas me dire que cela ne t'interesse pas ou que je ne devrais pas l'influencer négativement. Que je souhaite le contrôler et l'empêcher d'exprimer son avis." Freyr se retourna tout en disant cela, fixant Dimitri de ses yeux vairons. "Pourtant, j'ai toujours été très attentif à ses souffrances et c'est parce que je les perçois que je veux qu'il comprenne enfin dans quel monde il vit. Rend toi compte : il a été damné alors qu'il n'a fait que tuer une personne telle que moi. Est-ce un crime que de tuer quelqu'un comme moi ? Dieu doit savoir que je suis devenu ainsi pour faire le travail qu'il n'a jamais fait. Et que je n'ai aucune culpabilité à devenir l'un des démons que je combat."

Quel sourire arborait Mister Freyr. Il en disait long sur sa considération. Dimitri n'aimait pas qu'on le traite en inférieur (paranoïaque ?) Et était bel et bien décidé à montrer qui était le chef ici. Et pour les dossiers, il pourrai les voir que s'il en avait envie, lui. Il n'allait pas monter ces merveilleux documents seulement parce qu'un certain Nordique en éprouvait le désir. Halala, qu'il était contraignant. Il aurait bien besoin de se détendre. Vraiment, à peine le campus ouvert, il avait déjà des migraines. La suite ne présageait rien de bon.

Dimitri s'approcha du démon, ne s'arrêtant qu'à un pas de lui. Freyr était un homme charmant. Très charmant. Mai quel caractère difficile. Le contrôler sera un exercice difficile et compliqué. Et le fait qu'il élude sa rencontre avec Willis lui donnait davantage envie de faire connaissance avec son protégé. Freyr devait savoir qu'il ne fonctionnait pas selon les désirs des autres. Et puis il était si désobligeant envers le Kamisama. Anwn n'était pas un fanatique et s'en moquait éperdument des insultes envers le Divin, mais le professeur était trop imprudent avec ses paroles. Ou peut-être trop sûr de lui.

Une fois que Freyr eut fini sa tirade, Dimitri passa derrière lui et entoura sa taille de ses fin bras et se colla contre lui. Malgré tout, Lord Anwn adorait cette façon de penser. S'il n'était pas si loyale (si, il est ... même si ça se voit pas, loool) il l'aurait volontier aider à exprimer tout son talent.

- Je me moque du sort que tu réserves à ton cher Willis. Mais il est intéressant de constater à quel point quelques petites vibrations mal venues peuvent dévier le fil du destin d'un homme.

Dimitri remonta lentement ses mains vers le torse du démon tout en prodiguant quelques caresses à travers le tissu. Puis, il relâcha son étreinte et se mit devant l'akuma

- Tu voudrais donc que je révèle à ton adorable chihuahua la véritable nature de notre Seigneur ? Tu ne préfèrerais pas garder ses illusions ? Tu es cruel envers ton amant.

Bien entendu, Lord Anwn ne plaignait pas ledit amant. Il souriait, clairement amusé par ce nouveau jeu qu’on lui offrait presque sur un plateau. Ses mains glissèrent dans sa chevelure de neige tandis qu’il faisait à présent dos à Freyr pour aller s’asseoir sur l’un des fauteuils de la chambre, tel un seigneurs tout puissant.

- D’un autre côté ce n’est pas très gentil de ne pas dire la vérité, n’est-ce pas ? Alors si tu me l’amenais maintenant ? Je pourrais l’éclairer sur certaines choses… À moins que tu ne préfères que je t’accompagne jusqu’à lui ? Mais je ne suis pas certain qu’il apprécie de me voir en ta compagnie. Il risquerait de se boucher les oreilles et de ne pas m’écouter.

C’est ce que quelqu’un soit disant occupé pouvait trouver autant de temps libre pour quelque chose qui l’intéressait…

Freyr haussa un sourcil perplexe durant le discours du directeur. Il ne réagit pas particulièrement quand celui-ci le toucha, même s'il appréciait toujours ce genre d'attention. Toutefois... Comment dire... Il avait le sentiment qu'il y avait un piège dans tout ça et que les minauderies de Dimitri n'étaient là que pour le mettre en confiance. Comme lui-même aurait fait avec n'importe quel interlocuteur.

Il n'appréciait pas, de plus, le terme de chihuahua mais n'en laissa rien paraître, pour le moment.

Un sourire se dessina à nouveau sur les lèvres de Freyr quand Dimitri eut terminé. Il tira sur le ruban qui retenait ses cheveux et les laissa couler librement. Enroulant ensuite le morceau de tissu noir autour de ses doigts, il battit innocemment des paupières et s'adossa contre la porte fermée, jambes croisées.

"Je pourrai t'amener Willis. Mais, ton attitude, me laisse entendre que tu chercheras à me jouer un vilain tour et à faire exactement l'inverse de ce que je souhaiterai. Es-tu donc un créateur de discordes ?"

Freyr joignit les mains, le ruban entourant les doigts de sa main gauche.

"Vilain garçon jouant des mauvais tours aux autres. Es-tu vraiment un messager de Dieu ?"

Il se décolla de la porte et ouvrit celle-ci, non sans un clin d'oeil mystérieux à Dimitri.

"Peu importe ce que tu pourrais dire. Si tu ne m'aides pas malgré tout le respect que j'ai pour toi... Je trouverai toujours moyen d'arranger les choses. Et je t'amène donc Willis, puisque tu as peur de le rencontrer en ma compagnie. Enfin, si je trouve sa chambre, puisque j'ignore où est celle-ci et qu'il n'est sûrement pas dans la mienne. Ne voudrais-tu pas me servir de guide, dans ton infinie bonté ?"

Un piège ? Naaaannnnn, Dimitri se permettrait pas . Tout le monde sait qu'il est l'exemple même de la vertu, de la pudeur, de l'honnête, de la compassion, de la générosité, etcetera. N'importe qui vous le dirait. Et comme tout le monde est n'importe qui, Dimitri est et restera un éternel incompris. Le fait qu'il semble avoir un esprit est une illusion : c'est les autres qui sont pas normaux. Enfin, le professeur de botanique ne lui paraissait pas si anormal que ça. Oh qu'il était beau quand il tripota son ruban noir. Dimitri résista à le lui prendre des mains et à l'attacher autour de son cou. Il n'en démordrait pas : Freyr serait très bien avec un colier (et une laisse avec si possible, mais même les Dieux ne peuvent pas avoir tout ce qu'ils veulent).

Lorsque Sir Ketilsen l'accusa qu'il n'avait pas du tout l'intention de faire ce qu'il souhaitait, Lord Anwn arbora un air offusqué. Comment pourrait-il lui jouer un mauvais tour ? Jamais il oserait. Bon oui, un être aussi sublime qui lui oserait le faire. Mais Freyr devrait comprendre que c'est ce qu'il y a de plus amusant.

Et comment douter qu'il fût un messager de Dieu ? Oui c'est vrai, il ne ressemblait pas à l'un des vulgaires serviteurs du Kamisama. Un sourire énigmatique naquit sur ses lèvres pour toute réponse.

Silencieux, il regarda le Démon se décoller de la porte et l'ouvrir. Mais la suite des paroles de Freyr l'agaça au plus haut point. Lui ? Avoir peur ? Pour qui le prenait-il ? Et pourquoi s'abaisserait-il à faire le pitoyable travail d'un guide auprès de lui ? Et puis, s'il lui montrait la chambre de Willis, autant dès lors faire une petite visite surprise à l'amant de Freyr. Bon, tant pis, il allait changer ses projets.

Avec un sourire de contentement plaqué sur sa bouche, Dimitri passa à côté de l'akuma et glissa un bras sous le sien.

- Très bien. Allons rendre visite à cet adorable Professeur Glenn.

Puis, avec un petit gloussement, il tira Freyr en avant afin de le faire avancer dans le couloir. La porte du Directeur se referma toute seule (magie, quand tu nous tiens ).

(=> Appartement de Willis Glenn)

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Chad avait passer un très long moment seul, dans un coin reculé de l’académie pour dormir, il pouvait pas être tranquille dans l’infirmerie et encore moins dans ses appartements, enfin pour une raison inconnu sûrement, alors après un très long sommeil, il allait se demander si il devait pas voir le directeur, pour parler de choses plus que professionnel, son petit chéri le gardien qui restait toujours de glace avec le pauvre médecin extraverti.
Donc il s’était dit, pour faciliter les choses, il allait en parler avec le big boss des lieux, il allait sûrement comprendre que il ne partira pas sur un échec et surtout que concernant son petit gardien, il n’allait pas lâcher l’affaire aussi facilement. Donc Chad était habillé d’une chemise blanche, les quatre premiers boutons du dessus ouvert, laissant à l’air une partie de son torse, un pantalon noir un peu moulant avec pour soutenir ou faire joli, une ceinture noire. Fallait il préciser que il était toujours avec ses cheveux en bataille, ne prenant pas soin de se coiffer, car ils étaient beau au naturel.

Mais il se retrouva vite devant les appartements du grand chef, il leva la main doucement et toqua trois fois dans un rythme assez sympathique, et il attendit, une main sur les hanches et l’autre entortillant une mèche de cheveux. Mais bon, il n’était pas vraiment pressé mais c’était dans sa nature de ne pas attendre une réponse pour rentrer, il posa juste sa main sur la poignée et ouvrit la porte, regardant du coin de l’œil les appartements du directeur. Il fut assez surpris, il allait devoir aussi parler de la décoration de sa chambre, il voulait la même chose.

« Quand même…La belle vie… »

Sans toujours voir l’ombre du directeur, il entra dans ses appartements et referma la porte derrière lui, les mains dans les poches il s’avança vers le centre de la pièce en sifflant un peu.

« Youhouuuuu…Directeur vous êtes là…..C’est pour une visite médical à domicile »

Dit-il en arborant un sourire partagé entre une lueur de perversité et d’enchantement, mais se sourire s’effaça un peu en bougeant la tête, pas de mauvaise pensée, sinon plus de gardien, quel monde cruel.